Le parti LR doit rapidement "trouver une solution de sortie" pour remplacer François Fillon sans ouvrir de "lutte fratricide", a estimé dimanche le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, ajoutant qu'en cas de "blocage", il pourrait demander à Jean-Louis Borloo d'être candidat.
Jugeant que "changer de candidat est la seule chance qui nous reste" d'être présents au second tour de la présidentielle car "le fracas" autour de l'affaire Fillon ne rend "plus possible de parler une seule minute de ce que nous proposons pour redresser la France", M. Lagarde a souligné que "le temps est très court et chacun doit prendre ses responsabilités politiques" à Europe1/Cnews/Les Echos.
Il a aussi critiqué le rassemblement du Trocadéro, plaidant qu'"on ne combat pas la justice et la presse (...) avec la rue et dans la rue, c'est dangereux" et qualifiant d'"erreur" l'organisation confiée à "la fraction la plus droitière de la droite, Sens commun".
"Et même s'il y a 200.000 personnes cet après-midi au Trocadéro", cela "ne fait pas gagner une présidentielle", comme en 2012, où "Nicolas Sarkozy a fait un meeting beaucoup plus impressionnant à Concorde, un au Trocadéro, et on a perdu l'élection".
Pour ce dirigeant centriste, "il est d'abord de la responsabilité de François Fillon de dire s'il reste candidat ou pas", mais "s'il reste, cela veut dire qu'il y a une surdité, un aveuglement à la situation politique" à une cinquantaine de jours de la présidentielle.
Et "c'est la responsabilité de LR de parvenir à le convaincre, et à trouver une solution de sortie, qui garantisse à François Fillon qu'il n'y aura pas de lutte fratricide derrière lui, lui donne une occasion de sortie la tête haute", a jugé cet élu de Seine-Saint-Denis, dont le parti a suspendu sa participation à la campagne du candidat de la droite.
L'ex-ministre français Jean-Louis Borloo à Paris, le 14 décembre 2016
AFP
L'ancien patron de l'UDI et ancien ministre Jean-Louis Borloo, "voix importante et respectée dans notre famille mais aussi dans la leur", "participe à des médiations pour essayer que tout le monde redevienne raisonnable et qu'on évite la catastrophe", selon lui.
Mais, "à titre personnel", si "on devait rester dans une situation de blocage, si Les Républicains ne trouvaient pas de solution", M. Lagarde a glissé qu'il demanderait à Jean-Louis Borloo de venir nous aider, y compris en étant candidat" à la présidentielle.
Et de réaffirmer que l'UDI considère Alain Juppé comme "le candidat le plus légitime à remplacer François Fillon, parce qu'il est arrivé numéro deux à la primaire".
Après avoir reçu ce matin les présidents des Assemblées, Yaël Braun Pivet et Gérard Larcher, le premier ministre réunit à 15 heures les autres formations consultées en vue de la « formation rapide » d’un gouvernement. Mais la prudence est de mise. Alors qu’Emmanuel Macron a refusé une première ébauche, cette fois, ce sera « à prendre ou à laisser », soutient-on chez les LR.
Ce jeudi, Jean-Noël Barrot, ministre délégué démissionnaire chargé de l’Europe et vice-président du MoDem était l’invité de la matinale de Public Sénat. Il a notamment évoqué les rumeurs d’une augmentation des impôts dans le projet de loi de finances pour 2025, ainsi que de la non-transmission de documents budgétaires par le gouvernement au Parlement.
La composition du gouvernement de Michel Barnier se fait attendre et la question d’une éventuelle hausse d’impôt, comme le casting, cristallisent les tensions. Le premier ministre a annulé au dernier moment une rencontre avec Gabriel Attal. Au sein de Renaissance, on met en garde Michel Barnier sur la tentation d’une politique trop éloignée du bloc central.
Michel Barnier juge la situation budgétaire « très grave » et demande « les éléments pour en apprécier l’exacte réalité », déclare le premier ministre. Quelques minutes avant, Matignon annonçait qu’une réunion avec Gabriel Attal était « décalée ». La cause officieuse : Gabriel Attal aurait imposé « une délégation de huit personnes », dont Elisabeth Borne et Gérald Darmanin, alors que la « règle » est de venir à trois maximum. « Sur les modalités, ils nous ont mis un peu devant le fait accompli », grince l’entourage de Michel Barnier
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