Fillon: nouvelles défections significatives à droite et au centre
Pas d'"exode massif" à ce stade, selon un élu LR, mais de nouvelles défections significatives de la campagne de François Fillon ont été...
Par Anne Pascale REBOUL
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Pas d'"exode massif" à ce stade, selon un élu LR, mais de nouvelles défections significatives de la campagne de François Fillon ont été enregistrées jeudi, notamment de juppéistes. État des troupes, alors que certains doutent ou se préparent.
- Fuite des juppéistes
Gilles Boyer, trésorier de la campagne, a démissionné.
Benoist Apparu à l'Assemblée nationale à Paris le 16 juin 2016
AFP/Archives
Trois parlementaires proches du maire LR de Bordeaux, Benoist Apparu, Edouard Philippe et Christophe Béchu, ont annoncé ensemble leur retrait d'une campagne prenant une "tournure incompatible" avec leur "façon d'envisager l'engagement politique". Le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne et le conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel ont suivi.
"La campagne Fillon, ce sera sans nous", a lancé l'équipe de "cinq ans pour des idées", think-tank de Julien Miro.
Au QG de François Fillon, plusieurs autres juppéistes ont fait leurs cartons.
- Des parrainages pour Juppé
Georges Fenech le 22 février 2017 à l'Assemblée nationale
AFP
Signal d'un revirement sarkozyste ? Georges Fenech, qui avait été le premier à réclamer le retrait de François Fillon après les révélations sur des emplois fictifs, a appelé jeudi les élus à parrainer le maire de Bordeaux, "seul à pouvoir reprendre le flambeau".
Dans le sillage des défections de Bruno Le Maire et ses fidèles mercredi, l'un d'eux, Frank Riester, a tweeté une photo de son parrainage à Alain Juppé : "Encore temps de sauver l'alternance!"
- Appel de maires -
Une quinzaine de maires et élus locaux LR et UDI de différentes sensibilités, dont Jean Rottner (Mulhouse), Arnaud Robinet (Reims), Gaël Perdriau (Saint-Etienne) et Laurent Hénart (Nancy), demandent "solennellement" à François Fillon de se retirer, jugeant qu'"un pacte moral a été rompu" et que son maintien menace une victoire de son camp.
- La direction de campagne se vide
Directeur adjoint de campagne, Sébastien Lecornu, proche de Bruno Le Maire, a jeté l'éponge.
Idem pour Vincent Le Roux, proche d'Alain Juppé : ce conseiller auprès du directeur de campagne Patrick Stéfanini n'est "plus en capacité d'apporter (son) plein engagement".
- Mise en garde de sarkozystes
Pierre Lellouche à Paris le 7 février 2017
AFP/Archives
Le député Pierre Lellouche considère qu'il est "impossible d'être (mis) en examen et président de la République". Et "c'est le gaulliste" qui parle, tacle-t-il.
François Fillon "doit" se retirer, martèle son collègue Sébastien Huyghe. "La solution, c'est qu'on change de candidat", avance le sénateur Alain Houpert.
- Poisson doute
Ex-candidat à la primaire et président du PCD, Jean-Frédéric Poisson, juge la décision de François Fillon de se maintenir "extrêmement étonnante". Mais respecte sa parole de soutenir le vainqueur de la primaire.
- Les centristes consultent
Jean-Christophe Lagarde le 7 février 2017 à Paris
AFP/Archives
L'UDI a suspendu dès mercredi sa participation. Avant un bureau exécutif du parti mardi, son président, Jean-Christophe Lagarde, a demandé aux fédérations des "débats indispensables" avec les militants ce week-end.
"On ne veut pas changer d'alliance, on veut changer de candidat", a résumé à l'AFP le député UDI François Rochebloine. A l'inverse, pour le président de la Normandie Hervé Morin, "il faut être solides quand les vents sont durs".
- Et tous ceux qui attendent
"Si François Fillon reste, on est mal. Si François Fillon quitte, on est mal partis si on ne prépare pas les choix", analyse un élu LR. "Dimanche va être un test" avec le rassemblement prévu à Paris, aux yeux d'autres.
Selon une source parlementaire, "les députés pensent surtout à leur réélection et craignent des coups localement s'ils prennent position".
AVANT-PREMIÈRE. Sous la IVe République, un mouvement antifiscal a ébranlé le pouvoir central. Pierre Poujade, simple papetier du Lot, a su fédérer une vague de colère contre l’État, transformant une fronde locale en une force politique nationale. Retour sur une révolte qui a secoué la République avec le documentaire « Poujade, à l'assaut de la République », en avant-première sur la plateforme de Public Sénat.
Invitée de notre matinale, Florence Portelli est revenue sur la « responsabilité » de la France Insoumise dans la résurgence de l’antisémitisme en France, en particulier dans l’agression d’un rabbin à Orléans, dans laquelle l’élue LR identifie une « part de complicité » du parti de Jean-Luc Mélenchon.
L’heure est à l’urgence pour les Européens. Dans un climat mondial tendu, avec les décisions américaines de ne plus participer massivement à la protection des Européens, les dirigeants des États membres de l’Union convergent vers l’idée d’une défense européenne commune, et surtout, d’un réarmement massif. À quoi correspondent les 800 milliards promis par la Commission européenne ? Pour quels achats ? Quid de l'élargissement de dissuasion nucléaire française aux autres pays européens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvrent le débat dans Ici l’Europe avec l’eurodéputé français Bernard Guetta, et l’Allemande Hannah Neumann du parti des Verts.
La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.