François Fillon tente de poursuivre sa campagne malgré un soutien qui se délite, pendant que ne cesse d'enfler le scandale de l'affaire des...
Fillon poursuit sa campagne malgré un soutien qui se délite
François Fillon tente de poursuivre sa campagne malgré un soutien qui se délite, pendant que ne cesse d'enfler le scandale de l'affaire des...
Par Guillaume DAUDIN et Frédéric DUMOULIN
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François Fillon tente de poursuivre sa campagne malgré un soutien qui se délite, pendant que ne cesse d'enfler le scandale de l'affaire des emplois présumés fictifs de sa femme Penelope, qui s'étend aussi à deux de ses enfants.
Le président du Sénat Gérard Larcher a annoncé vendredi que la Haute Assemblée transmettrait "dans les plus brefs délais" des documents réclamés par le parquet financier sur les emplois de Marie et Charles Fillon, qui ont également été rémunérés par leur père quand il était sénateur.
La veille sur France 2, "Envoyé spécial", suivi par 5,4 millions de téléspectateurs, avait diffusé des extraits d'un entretien accordé en mai 2007 par Penelope Fillon au Daily Telegraph. On la voyait déclarer n'avoir "jamais été l'assistante" ni s'"occuper de la communication" de son mari François Fillon.
François Fillon en meeting pour la présidentielle le 2 février 2017 à Charleville-Mezieres
AFP
"Ardennes, tiens ferme!", c'est pourtant l'attitude martiale affichée par le candidat de la droite, qui était jeudi à Charleville-Mézières, au soir d'un déplacement dans le département où il a semblé parfois absent, accablé depuis dix jours par les révélations initiées par le Canard Enchaîné.
François Fillon a demandé mercredi à ses troupes de "tenir 15 jours", le temps que l'enquête du parquet national financier, dont les auditions se multiplient, vienne à son terme.
Mais, sans compter les francs-tireurs de son camp, la gauche et le Front national qui l'accablent, les troupes des Républicains semblent hésiter.
A Charleville-Mézières, ils étaient un petit millier de personnes à tenter de rasséréner le candidat aux yeux embués. Mais le Parc des expositions sonnait presque creux, n'étant rempli qu'à moitié.
François Fillon devant les militants, après une journée passée à arpenter les Ardennes, le 2 février 2017 à Charleville-Mézières
AFP
Plusieurs députés LR ont déclenché les hostilités: le sarkozyste Georges Fenech, le premier à dégainer mercredi, suivi de peu par le juppéiste Philippe Gosselin, ainsi que le sénateur sarkozyste Alain Houpert.
L'ancienne Garde des Sceaux Rachida Dati, avec qui les relations sont glaciales, estime vendredi sur BFMTV / RMC que Fillon "paie le fait qu'il n'a pas su bien rassembler" et des "erreurs de communication".
Même parmi ceux qui devraient constituer le dernier carré, le soutien se lézarde. François-Noël Buffet, sénateur filloniste, "comprend que les gens soient choqués par de telles sommes", dans un entretien à Télé Lyon Métropole. "Ne rien dire alimente quelque peu la suspicion ou les interrogations."
- "Une tonne de fonte dans l'estomac" -
Vendredi matin, l'un des piliers du camp Fillon, Gérard Larcher, président du Sénat, a démenti sur Twitter une information de l'Obs selon laquelle il se chargerait vite de "débrancher" le candidat en grande difficulté.
François Fillon : une ambition en péril
AFP
Car en coulisses, on s'active à la recherche de solutions. A quelques mois des législatives, les parlementaires LR vont retourner samedi et dimanche en circonscription où les réactions des électeurs pourraient être fraîches.
Pour plusieurs ténors du parti contactés par l'AFP, la messe est dite, au vu de l'avalanche d'éléments chargeant Fillon. "Il a une tonne de fonte dans l'estomac", commente l'un d'entre eux.
D'après ces sources, M. Fillon refuse catégoriquement de s'effacer pour l’instant, mais il y sera de toute façon contraint et forcé s’il s’obstine, dit-on.
Alain Juppé et François Fillon le 25 janvier 2017 à Bordeaux
AFP/Archives
Le "plan B" est dans toutes les têtes, et beaucoup privilégient l'hypothèse Alain Juppé, rival défait de Fillon au second tour de la primaire de novembre, qui a pourtant par deux fois refusé d'être une alternative.
François Baroin, le patron de l'Association des maires de France, est bien vu parmi les parlementaires mais il pourrait semer la zizanie chez la floppée de quadras et quinquas aux grandes ambitions: Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Pécresse, etc.
Le vainqueur de la primaire de la droite de novembre s'est calé des rendez-vous à son agenda chez deux ténors "Républicains": à Troyes, mardi, chez François Baroin, justement. Et à Poitiers, jeudi, chez Jean-Pierre Raffarin. Un voyage en Irak et au Liban, prévu ce week-end, a été annulé.
Vendredi matin, 61% des Français, selon un sondage Odoxa - franceinfo, lui demandaient de se retirer. Seule consolation: parmi les sympathisants de droite hors FN (un sous-échantillon de 189 personnes pour lequel la marge d'erreur est de 3,1 à 7,1 points), 68% continuent à juger qu'il a "raison de tenir bon".
A 48 heures de la réunion de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances, le ton est monté d’un cran entre le gouvernement et la droite sénatoriale qui refuse d’endosser la responsabilité d’un niveau de déficit, porté à 5,3 %. Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Amélie de Montchalin indique que le gouvernement a choisi « en conscience de travailler avec le Parti socialiste ».
Au Sénat, la majorité de droite le répète à l’envi : elle n’est pas responsable de la copie du budget portant le déficit à plus de 5% du PIB. Et les rappels à l’ordre du ministre de l’Économie lundi n’ont pas plu aux élus de la Chambre haute.
Lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le Premier ministre Sébastien Lecornu a longuement détaillé la stratégie de l’exécutif pour lutter contre la crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a appelé au soutien des vétérinaires menacés, car en charge des « dépeuplements » des bovins affectés.
Le président du groupe LR au Sénat a fait part de la colère de ses troupes lors des questions au gouvernement, après que le ministre de l’Économie a pointé du doigt la responsabilité du Sénat dans la dégradation du projet de loi de finances. Le Premier ministre a indiqué que ses ministres faciliteraient les compromis, à deux jours de la commission mixte paritaire.
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