François Fillon, candidat de la droite à l'élection présidentielle, a indiqué jeudi à Paris qu'il présenterait "dans quelques jours" le cadrage financier de son programme, qui prévoit 100 milliards d'économies sur cinq ans.
"Si on ne fait pas 100 milliards d'économies comme je le propose" sur le quinquennat, "au bout, il y a la faillite", a mis en garde l'ex-Premier ministre, invité à s'exprimer, comme les autres candidats, au forum des Travaux Publics, Réinvestissons la France, organisé par la Fédération Nationale des Travaux Publics au Carrousel du Louvre.
"La dette se monte à 100% de la richesse nationale aujourd'hui, on est dans la zone rouge", a-t-il souligné, en ajoutant que "la crise financière est devant nous".
"Nous demanderons dès le mois de mai à la Cour des comptes un audit complet de l’ensemble de nos finances publiques (Etat, comptes sociaux et collectivités territoriales), afin de faire toute la lumière sur la dérive croissante des comptes publics", ont précisé plus tard dans un communiqué Gilles Carrez, président LR de la Commission des finances de l'Assemblée, et Charles de Courson, député UDI de la Marne.
"Nous prévoyons d’hériter d’un déficit d’au moins 3,4% (du PIB) en 2017 et qui pourrait atteindre jusqu’à 3,8% en 2018 si rien n’est fait", préviennent les deux élus.
Ils déplorent notamment "les nouveaux cadeaux électoraux et les mesures non financées, pour un montant qui excède largement 20 milliards d’euros" du gouvernement, qui a également "eu recours à des astuces comptables pour décaler plus d’une dizaine de milliards d’euros de charges vers 2018 dans le but non avoué de reporter la charge financière de ses décisions sur le prochain gouvernement".
"Recettes surestimées, annonces non financées, astuces comptables, ces impasses pèseront lourdement sur les comptes publics en 2017, mais plus encore en 2018. Cela fait 3 ans que le déficit ne se réduit quasiment plus, et, si rien n’est fait, la France sera le seul pays d’Europe à voir son déficit augmenter en 2017 puis 2018", affirment-ils.
Selon eux, "face cette dérive inquiétante, le projet de François Fillon permettra de revenir à l’équilibre des comptes publics en 2022" et "au terme du quinquennat, le niveau des dépenses publiques, qui s’élevait à 57% du PIB en 2015, repassera sous le seuil de 50%".
Ils ajoutent que "les hypothèses de croissance et d’inflation retenues sont en ligne avec celles des grandes organisations nationales et internationales".