Fillon repart en campagne avant un rassemblement dimanche à Paris

Fillon repart en campagne avant un rassemblement dimanche à Paris

Menacé d'une mise en examen, lâché par une partie de son camp, François Fillon veut tenter une nouvelle fois de se relancer et remobiliser à...
Public Sénat

Par Baptiste PACE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Menacé d'une mise en examen, lâché par une partie de son camp, François Fillon veut tenter une nouvelle fois de se relancer et remobiliser à droite, avec un déplacement à Nîmes jeudi avant un "rassemblement de soutien" dimanche au Trocadéro, à Paris.

Nouveau réveil difficile chez Les Républicains. Sur le front judiciaire, M. Fillon a annoncé mercredi sa propre convocation, avec possible "mise en examen", le 15 mars chez les juges d'instruction chargés d'enquêter sur les emplois présumés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires.

Sur le plan politique, la droite ressort ébranlée au terme d'une rocambolesque journée: élus et membres de l'équipe de campagne apprenant ébahis, depuis le Salon de l'Agriculture, le report de la visite de leur candidat; solitude des dirigeants LR pris de court en direct sur les antennes; suspension dans l'après-midi du "soutien" de l'UDI... quelques heures après l'"accord électoral et de gouvernement" annoncé par le secrétaire général de LR Bernard Accoyer avec lesdits centristes.

François Fillon lors de sa déclaration à la presse le 1er mars 2017 à son QG de campagne à Paris
François Fillon lors de sa déclaration à la presse le 1er mars 2017 à son QG de campagne à Paris
AFP

Les défections ont également débuté au sein de son propre parti. Bruno Le Maire a ouvert le bal, suivi par les députés Alain Chrétien, Jean-Luc Warsmann mais aussi la sarkozyste Catherine Vautrin, vice-présidente LR de l'Assemblée. Soutien d'Alain Juppé lors de la primaire, la sénatrice Fabienne Keller a appelé M. Fillon à "prendre une décision plus grande que son intérêt personnel", jugeant qu'il n'était "pas possible de faire campagne contre la justice".

M. Fillon s'est entretenu mercredi matin au téléphone avec M. Juppé, ainsi qu'avec M. Sarkozy.

Le député LR Pierre Lellouche envisage même, quant à lui, de demander au Conseil constitutionnel un report de l'élection. François Fillon sera confronté aux juges le 15 mars, deux jours avant la date limite du dépôt des 500 parrainages requis -lui les a déjà- pour les candidats.

- Les pro-Fillon au Trocadéro -

D'ici là, l'ancien Premier ministre risque de devoir se justifier à nouveau du maintien de sa candidature, après avoir promis le 26 janvier sur TF1 de se retirer en cas de "mise en examen".

Les rebondissements de la campagne électorale
François Fillon lors de sa déclaration à la presse le 1er mars 2017 à son QG de campagne à Paris
AFP

Selon un sondage Harris Interactive pour RMC et Atlantico réalisé après sa déclaration et publié jeudi, seul un Français sur quatre (25%) souhaite que M. Fillon continue le combat, soit une nette baisse par rapport à début février (-10 points). Surtout, il perd beaucoup de terrain chez les sympathisants LR, qui ne sont plus que 53% (-14) à vouloir qu'il se maintienne.

M. Fillon avait certes déjà infléchi sa ligne en annonçant mi-février s'en remettre "au seul suffrage universel". Une position martelée mercredi, face à l'"assassinat politique" dont il se dit victime.

Mais "par ce déchaînement disproportionné, sans précédent connu, par le choix d'un calendrier, ça n'est pas seulement moi qu'on assassine, c'est l'élection présidentielle", a-t-il encore dénoncé, s'attirant les foudres de ses concurrents ainsi que des associations de magistrats également aux prises avec le Front national dans cette campagne.

François Fillon en visite au Salon de l'agriculture le 1er mars 2017 à Paris
François Fillon en visite au Salon de l'agriculture le 1er mars 2017 à Paris
AFP

Il se "tiendra" à sa décision d'aller jusqu'au bout car "abandonner une course, pour un pilote, ce n'est pas naturel", déclare ce passionné de course automobile dans un entretien jeudi à Midi Libre.

Après avoir finalement arpenté mercredi après-midi les allées du Salon de l'Agriculture, M. Fillon poursuit sa campagne dans le Gard, département où le FN a recueilli 42,62% des suffrages au second tour des élections régionales en 2015. Au programme: visite d'exploitations viticoles, table ronde dans l'après-midi avec les associations de rapatriés du département et réunion publique à Nîmes à 19h00.

Les soutiens du candidat, bien que sonnés pour certains, s'organisent. Son conseiller spécial Jérôme Chartier a annoncé la tenu d'un rassemblement de soutien dimanche après-midi place du Trocadéro à Paris (XVI arrondissement), là-même où Nicolas Sarkozy avait tenu un meeting d'entre-deux tours avant sa défaite face à François Hollande en 2012.

Dans un message à destination des militants du parti, Bernard Accoyer les invite à "multiplier les actions militantes de terrain pour faire vivre le débat de fond et convaincre les électeurs de se mobiliser en faveur de notre candidat et du projet ambitieux qu’il défend pour la France".

Dans la même thématique

Fillon repart en campagne avant un rassemblement dimanche à Paris
3min

Politique

Nouvelle loi immigration : Jean-Philippe Tanguy (RN) souhaite une « régularisation zéro des clandestins »

Invité de la matinale de Public Sénat, le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy a expliqué la position de son groupe sur la proposition du gouvernement de présenter un nouveau texte sur l’immigration au début de l’année 2025. Le député de la commission des finances a également détaillé la position de son groupe sur le vote du budget, sans évoquer précisément les amendements que son groupe défendra.

Le

Fillon repart en campagne avant un rassemblement dimanche à Paris
5min

Politique

Budget : « C’est un semblant de justice fiscale, mais en réalité, ce sont les plus pauvres qui vont trinquer », selon le député PS Arthur Delaporte

Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».

Le

Fillon repart en campagne avant un rassemblement dimanche à Paris
8min

Politique

Budget : « 2024 est une année noire pour les finances publiques », alerte Pierre Moscovici

Auditionné par le Sénat, le président du Haut conseil des finances publiques affirme que les hausses d’impôts prévues dans le budget 2025 ne sont pas de 20 milliards d’euros, comme le dit gouvernement, mais « de 30 milliards d’euros ». Un effort indispensable, insiste Pierre Moscovici : « Le poids de la dette permet-il encore d’agir ? Non. Quand vous avez ce niveau de dette, walou ! »

Le

Fillon repart en campagne avant un rassemblement dimanche à Paris
4min

Politique

Propos de Gabriel Attal et de Gérald Darmanin sur le budget : « Certains auraient avantage à se taire ! », tacle Claude Raynal

Ce vendredi, Claude Raynal, sénateur socialiste de la Haute-Garonne et président de la commission des finances du Sénat, était l’invité de la matinale de Public Sénat. Hier soir, le budget pour l’année 2025 a été présenté par le gouvernement. Le sénateur est revenu sur les mesures du projet de loi de finances destinées à faire des économies et a assuré que Gabriel Attal et Gérald Darmanin « auraient avantage à se taire », en évoquant leur opposition à l’augmentation des impôts.

Le