Fillon toujours dans la course malgré les emplois présumés fictifs
François Fillon, déstabilisé par l'affaire des emplois présumés fictifs de sa famille, garde un solide socle d'électeurs de droite, ce qui rend...

Fillon toujours dans la course malgré les emplois présumés fictifs

François Fillon, déstabilisé par l'affaire des emplois présumés fictifs de sa famille, garde un solide socle d'électeurs de droite, ce qui rend...
Public Sénat

Par Nadège PULJAK

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

François Fillon, déstabilisé par l'affaire des emplois présumés fictifs de sa famille, garde un solide socle d'électeurs de droite, ce qui rend sa victoire à la présidentielle encore possible, selon plusieurs experts.

Ces quinze derniers jours ont vu la cote de popularité du candidat de la droite à la présidentielle chuter de 18 points en un mois, à 25% d'avis favorables sur son action, selon un sondage Ipsos diffusé mercredi. Les intentions de vote ont également fortement baissé, à 18,5% (-6,5), selon un sondage Ipsos Sopra Steria diffusé jeudi.

Toutefois, selon le "rolling" quotidien Ifop-Fiducial (qui le donnait jeudi à 18,5%), il a effectué une remontée d'un point en une semaine.

Dans ces baromètres, Emmanuel Macron lui a ravi la deuxième place (derrière Marine Le Pen qui fait toujours largement la course en tête), le reléguant à la troisième, éliminatoire.

François Fillon, candidat
François Fillon, candidat "jusqu'au bout"
AFP

A noter néanmoins l'avantage non négligeable de l'ex-Premier ministre sur l'ancien ministre de l'Economie: 61% de ses électeurs potentiels sont sûrs de leur choix, contre seulement 33% de ceux de son rival.

"Je crois que François Fillon peut encore l'emporter", affirme le politologue Philippe Braud à l'AFP. "La droite ne peut plus changer de cheval maintenant, il est trop tard", souligne-t-il. "Le fait que Fillon fasse front ajoute à sa solidité", ajoute ce spécialiste en sociologie politique, et "sa personnalité est plus rassurante que celle de Macron".

Manifestation contre la présence de François Fillon, le 17 février 2017 à Tourcoing
Manifestation contre la présence de François Fillon, le 17 février 2017 à Tourcoing
AFP

Son collègue Jean-Daniel Lévy (Harris Interactive) pense aussi que "Fillon a encore ses chances". "L'affaire aurait pu le tuer. Elle ne l'a pas fait . Il reste stable à 17/20% d'intentions de vote. Même s'il n'est pour le moment qu'en troisième position, ça peut basculer, l'électorat de Macron étant beaucoup plus friable que le sien", analyse-t-il.

Autre facteur favorable au candidat Fillon: "les électeurs de droite veulent leur revanche. Tous ne font pas crédit à François Fillon d'être honnête mais ils font contre mauvaise fortune bon coeur", affirme M. Lévy.

- "Séisme" -

Le député LR de Paris bénéficie d'une parenthèse de quelques jours, après que le Parquet national financier (PNF) a déclaré qu'il n'envisageait pas de classement sans suite "en l'état", dans son enquête.

Alors que la clôture du dépôt des parrainages des candidats interviendra le 17 mars, il reste tout juste un mois au PNF pour prendre une décision. Une mise en examen après cette date butoir "signifierait que le pouvoir judiciaire fait de la politique. Ce serait un séisme", estime M. Braud.

"Je ne vois pas comment peut se produire une mise en examen", confiait lundi M. Fillon à la presse, lors d'un déplacement à La Réunion.

Et quand bien même il serait finalement mis en examen, il ne jetterait pas l'éponge, a-t-il confié jeudi à des journalistes, renonçant ainsi à son engagement, pris devant les Français au début de l’affaire et réitéré dimanche, à se retirer, le cas échéant, de la course à la présidentielle. C'était "la position que j’avais prise" mais "à condition d’avoir face à moi des gens de bonne foi", argumente-t-il.

C'est là l'angle principal de défense de M. Fillon. Ses avocats répètent que le PNF n'est pas compétent. "Il y a un problème judiciaire absolument considérable", affirme le candidat.

Autre difficulté pour l'ex-Premier ministre: la fronde de 17 députés, surtout sarkozystes, ce qui l'a poussé à appeler à la rescousse, jeudi lors d'un déjeuner, Nicolas Sarkozy, l'ex-homme fort du parti, dont il a d'ailleurs repris cette semaine l'une des mesures phare: l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans.

Sur le terrain, la situation est parfois délicate. A chaque déplacement, il est confronté à des manifestants, en petit nombre (de 15 à 40 environ) mais très bruyants, comme à La Réunion le week-end dernier, mercredi à Compiègne ou vendredi à Tourcoing. "Fillon en prison", crient-ils notamment en tapant sur des casseroles. "Quand on veut empêcher les gens de faire campagne, ça pose des petites questions démocratiques", a lâché M. Fillon à Tourcoing.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Fillon toujours dans la course malgré les emplois présumés fictifs
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le