François Fillon, qui a choisi de se maintenir dans la course à l'Elysée malgré sa possible mise en examen, est un candidat "suicidaire" estime jeudi la presse qui évoque un "assassinat" de la justice ou de la démocratie.
Libération voit Fillon en "forcené de la Sarthe" qui "assassine la justice" et Laurent Joffrin l'annonce "suicidaire", mais pas seul: "François Fillon entraîne les autres vers le fond. Dans son agonie politique, il ne veut pas mourir seul", écrit-il en dénonçant le "gaullisme à géométrie variable" de celui qui avait déclaré "pour dégommer Sarkozy : +Qui imagine le Général mis en examen ?+"
Mercredi, le candidat des Républicains à la présidentielle s'est est pris à la justice et a évoqué un "assassinat" politique.
François Fillon à son QG de campagne le 1er mars 2017 à Paris
AFP
Seul de son espèce, Alexis Brezet du Figaro semble se réjouir que François Fillon ait "contre-attaqué crânement en portant l’affaire devant l’arbitre suprême des sociétés démocratiques : le suffrage populaire."
"Il a eu raison. Céder aux injonctions du +dégagisme+ judiciaire, outre qu'on voit mal le bénéfice électoral que son camp en aurait tiré (aucun +plan B+ n'offre aujourd'hui la garantie de faire mieux que Fillon), eût été entériner un déni de justice autant qu'un déni de démocratie", poursuit-il.
Au contraire, dans La Croix, Guillaume Goubert estime "qu'il n’y a pas lieu de dénigrer le travail de la justice tout en paraissant soumettre le droit au suffrage des électeurs". Un discours qui "affaiblit la République que François Fillon aspire à présider", assène-t-il.
Pour Sébastien Crépel de L'Humanité, "en reniant son engagement de se retirer de la course en cas de mise en examen François Fillon (...) fait plus qu’abîmer la démocratie : il lui fait courir un risque mortel en renforçant l’attrait de Marine Le Pen".
"A force d’allumer des contre-feux pour circonscrire l’incendie de ses ennuis judiciaires, il passe du rôle de pompier de la République à celui de pyromane des Institutions", déplore Michel Klekowicki dans le Républicain Lorrain .
- 'Fillon suicide la droite' -
Dans la République des Pyrénées, sous le titre "Fillon suicide la droite", Jean-Marcel Bouguereau trouve que "le plus grave, ce sont les dégâts que Fillon cause à la démocratie."
"Dans son déni du réel, François Fillon ressemble de plus en plus à un Cahuzac de droite essayant de sauver sa seule peau, quitte à entraîner sa formation dans un naufrage collectif", estime également Alain Dusart de L'Est Républicain.
François Fillon en visite au SIMA (Mondial des Fournisseurs de l'Agriculture et de l'Elevage) le 28 février 2017 au Parc des Expositions à Villepinte
AFP
Dans L'Eclair des Pyrénées, Philippe Reinhard reconnait que "François Fillon n’a pas encore perdu la présidentielle" mais imagine que le "quinquennat se déroulerait au son des concerts de casseroles" et de conclure: "aujourd’hui, c’est la République qu’ils assassinent."
"En défiant à ce point les valeurs, vertus cardinales de sa candidature, François Fillon entend bousculer notre démocratie en s’en remettant au peuple. Mais sait-il que l’odeur de la sciure se rapproche ?", prévient Yann Marec du Midi Libre.
"La contestation des institutions, en particulier par ceux qui en sont les garants, est dangereuse pour l’État de droit", juge Michel Urvoy dans Ouest-France.
Pour Baptiste Laureau de Paris-Normandie, il y a bien "assassinat" mais l'ancien Premier ministre "se trompe de criminel". "En maintenant sa candidature, François Fillon tue - avec préméditation - sa famille politique et les espoirs de millions de militants, de sympathisants et de Français", s'insurge l'éditorialiste normand.
"Si assassinat il y a, nous dirons que c’est probablement un assassinat fictif", ironise Jean-Claude Souléry de La Dépêche du Midi.
Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).
ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.