Financement de campagne : « Un véritable problème démocratique », selon Thierry Vallat
Invité de l’émission « On va plus loin », Thierry Vallat, avocat au barreau de Paris, estime qu’il y a un vrai problème de financement des partis en France.

Financement de campagne : « Un véritable problème démocratique », selon Thierry Vallat

Invité de l’émission « On va plus loin », Thierry Vallat, avocat au barreau de Paris, estime qu’il y a un vrai problème de financement des partis en France.
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Les partis politiques, en pleine campagne des européennes, ont du mal à trouver des financements pour leur campagne. Sachant que pour être remboursés par les pouvoirs publics, il faut atteindre le seuil des 3% de voix.

« C’est un véritable problème démocratique » estime Thierry Vallat, avocat au barreau de Paris. « En 1988, la loi est intervenue pour limiter les abus que l’on avait connus avec les affaires (Urba et autres) de financements qui avaient défrayé la chronique. On a aujourd’hui des règles parmi les plus restrictives en Europe, pour le financement des partis. »

Selon l’avocat, l’effet pervers est qu’« il est très difficile pour les partis de trouver des financements traditionnels ». « Les banques (…) sont devenues très réticentes » ajoute-t-il.

 Face à la frilosité des établissements bancaires, les partis politiques s’organisent et font parfois appel aux dons ou à des emprunts. C’est le cas, pour ces élections européennes, du Rassemblement national, de la France insoumise et de Génération.s. 

La « banque de la démocratie »

Quant à ressortir l’idée de François Bayrou d’une « banque de la démocratie » (une banque publique permettant à tous les partis de faire campagne), Thierry Vallat est partagé. « Je trouve que c’était une bonne idée de base (…) Le problème c’est qu’elle est peut-être trop près de l’État (…) Elle a été retoquée lorsque le projet de loi a été présenté en 2017 (…) Le Sénat a dit « non, on est beaucoup trop près d’une banque d’État, qui pourrait avoir la mainmise sur le financement politique ». »

Et l’avocat de poursuivre : « Une banque de la démocratie : oui. Mais pas à n’importe quelle condition et certainement pas avec un robinet qui pourrait être coupé ou ouvert, au bon vouloir de l’État. »

 

Vous pouvez voir et revoir cet entretien, en intégralité :

OVPL. Entretien avec l'avocat Thierry Vallat (en intégralité)
06:54

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: Questions au gouvernement Senat
4min

Politique

Budget 2026 : quel calendrier pour la reprise des débats ?

Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.

Le

Documentaire Paris le mystère du palais disparu de Stéphane Jacques
5min

Politique

Paris, le mystère d’un palais disparu

Les promeneurs, touristes ou Parisiens qui déambulent sur le parvis de Notre-Dame, s’imaginent-ils qu’à quelques pas de là se dressait au Moyen Âge, l’une des plus somptueuses résidences d’Europe ? Et surtout, comment, six siècles plus tard, le tout premier palais de nos rois, bâti sur l’île de la Cité, au beau milieu de la capitale, a-t-il pu devenir ce fantôme de l’Histoire ? Dans son documentaire Le mystère du palais disparu, Stéphane Jacques retrace l’enquête menée par un trio de scientifiques spécialistes de la reconstitution numérique.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
11min

Politique

Face aux fake news, comment l’Elysée a opéré un « virage » dans sa communication

Suite aux « fausses informations » relayées sur le sujet de la « labellisation » des médias, l’Elysée a décidé de vite les démentir, via une vidéo sur X. Une nouvelle stratégie de communication, à l’œuvre depuis quelques mois, déjà observée lors d’une prétendue prise de cocaïne par Emmanuel Macron. Lui-même « victime » des affres des réseaux avec l’infox Jean-Michel Trogneux, il est d’autant plus sensibilisé à cet enjeu démocratique.

Le