Financement des campagnes 2012: la justice valide définitivement le renvoi du FN en correctionnelle
La cour de cassation a définitivement validé le renvoi devant le tribunal correctionnel du Front national (devenu RN), poursuivi dans l'affaire...

Financement des campagnes 2012: la justice valide définitivement le renvoi du FN en correctionnelle

La cour de cassation a définitivement validé le renvoi devant le tribunal correctionnel du Front national (devenu RN), poursuivi dans l'affaire...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La cour de cassation a définitivement validé le renvoi devant le tribunal correctionnel du Front national (devenu RN), poursuivi dans l'affaire des kits de campagne aux législatives 2012 et des soupçons d'escroquerie aux frais de l'État, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

La plus haute juridiction judiciaire a rejeté les derniers recours du Front national qui contestait la décision des juges de le renvoyer en correctionnelle pour "complicité d'escroquerie et recel d'abus de biens sociaux". L'arrêt de la Cour de cassation n'était pas disponible dans l'immédiat.

Près de trois ans après la fin de l'enquête, cette décision valide définitivement la tenue d'un procès dont la date n'est pas encore connue.

Dans ce dossier surnommé "Jeanne 1", les juges d'instruction Aude Buresi et Renaud Van Ruymbeke avaient ordonné en octobre 2016 le renvoi en correctionnelle du FN, de deux dirigeants du parti, son trésorier, Wallerand de Saint-Just, pour recel d'abus de biens sociaux, et Jean-François Jalkh, actuel membre du bureau exécutif du FN, pour escroqueries, abus de confiance et recel d'abus de biens sociaux, ainsi que d'un proche de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon.

Parmi les dix personnes renvoyées en procès, dont sept personnes physiques et trois personnes morales, plusieurs d'entre elles, dont le FN, avaient contesté l'ordonnance des juges devant la cour d'appel de Paris, en soulevant notamment un problème de compétence territoriale. La chambre de l'instruction de la cour d'appel avait rejeté ces recours en 2017, une position qu'a suivie mercredi la Cour de cassation.

Jean-François Jalkh, le président par intérim du FN, lors d'une conférence de presse au siège du FN à Nanterre, le 26 janvier 2011
Jean-François Jalkh, le président par intérim du FN, lors d'une conférence de presse au siège du FN à Nanterre, le 26 janvier 2011
AFP/Archives

Le parti a été rattrapé par son système de kits de campagne fournis à quelque 525 candidats aux législatives de 2012 par la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, poursuivi pour faux, escroqueries, abus de biens sociaux et blanchiment.

Pour acheter ces "packs" au prix de 16.650 euros comprenant tracts, affiches et cartes postales, les candidats devaient contracter un prêt avec intérêts auprès de Jeanne, mouvement satellite du FN également poursuivi.

Les juges du pôle financier ont estimé que derrière ce montage se cachaient des prestations gonflées et surfacturées, au détriment de l'État qui rembourse les frais de campagne des candidats dépassant 5% des voix. Le système aurait été imposé aux candidats, sans tenir réellement compte de leurs besoins, "dans l'unique but de majorer des dépenses électorales remboursables", selon l'ordonnance des magistrats.

Dans un second dossier similaire, baptisé "Jeanne 2", les juges d'instruction ont ordonné le 14 septembre dernier un autre procès, cette fois, sur le financement des campagnes du FN pour les municipales et les européennes de 2014 ainsi que pour les départementales de 2015. Ils ont renvoyé devant le tribunal l'association Jeanne et son gérant de fait, Jean-François Jalkh, pour escroqueries et tentatives d'escroqueries et Frédéric Chatillon, pour abus de biens sociaux.

Une troisième procédure portant sur le financement de la campagne pour les régionales 2015 et le rôle du prestataire du RN, Les Presses de France, qui a pris le relais de Riwal est toujours en cours.

Partager cet article

Dans la même thématique

Financement des campagnes 2012: la justice valide définitivement le renvoi du FN en correctionnelle
2min

Politique

Budget 2026 : le Sénat rejette la hausse de la fiscalité sur les biocarburants

Le Sénat s’est opposé à la suppression progressive des avantages fiscaux pour les carburants de première génération. Le gouvernement comptait récupérer près de 300 millions d’euros en 2026 et 700 millions à terme, mais la majorité sénatoriale a rejeté une mesure « funeste » pour le monde agricole.

Le

Financement des campagnes 2012: la justice valide définitivement le renvoi du FN en correctionnelle
5min

Politique

Energie : le Sénat vote la hausse de la taxe sur la consommation de gaz et baisse celle sur l’électricité

Dans une optique de transition écologique et d’indépendance énergétique, face au gaz importé, la majorité sénatoriale a adopté, dans le cadre du budget, la convergence progressive des taxes sur le gaz et l’électricité. Les ménages se chauffant au gaz devront payer plus cher leur facture, quand ceux qui sont au « tout électrique » la verront baisser.

Le

Financement des campagnes 2012: la justice valide définitivement le renvoi du FN en correctionnelle
3min

Politique

Taxer les riches : « C’est totalement indécent cet accaparement de la richesse par quelques-uns au détriment du reste de la population », dénonce cette eurodéputée

Faut-il taxer davantage les plus fortunés ? Après avoir agité le débat en France, le sujet s’invite désormais dans les couloirs du Parlement Européen. Si imposer davantage les plus riches et des multinationales permettrait de renforcer le budget de l’Union, à quel prix et par quels moyens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart reçoivent les eurodéputés Marina Mesure et Yvan Vergoustraete pour en débattre, dans l’émission Ici l’Europe diffusée sur France 24, LCP et Public Sénat.

Le