La pression judiciaire s'accentue autour de Marine Le Pen, en tête dans les sondages pour le premier tour de la présidentielle: l'un de ses...
Financement des campagnes du FN: un proche de Marine Le Pen mis en examen
La pression judiciaire s'accentue autour de Marine Le Pen, en tête dans les sondages pour le premier tour de la présidentielle: l'un de ses...
Par Sophie DEVILLER
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La pression judiciaire s'accentue autour de Marine Le Pen, en tête dans les sondages pour le premier tour de la présidentielle: l'un de ses proches, Frédéric Chatillon, a été mis en examen dans une des enquêtes sur le financement des campagnes électorales du Front national.
Cet ancien dirigeant du GUD, syndicat étudiant d'extrême droite, qui participe à la campagne de la candidate frontiste à l'Elysée, a été mis en examen, le 15 février, pour "abus de biens sociaux" dans une information judiciaire sur les élections municipales et européennes de 2014 ainsi que sur les départementales de 2015, d'après une source judiciaire qui confirme une information du Monde.
Les juges d'instruction, saisis fin octobre, soupçonnent sa société Riwal, longtemps prestataire principal de la communication électorale frontiste, d'avoir accordé un crédit au FN via Jeanne, un mouvement satellite du parti d'extrême droite, selon une source proche de l'enquête.
Or, les personnes morales n'ont pas le droit de contribuer au financement des partis politiques.
Frédéric Chatillon a déjà été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour répondre du financement de la campagne des législatives de 2012 avec notamment le FN et deux de ses dirigeants, Wallerand de Saint Just et Jean-François Jalkh.
Dans cette affaire appelée à être jugée, le parti est soupçonné d'avoir mis en place, via des kits de campagne fabriqués par Riwal, une escroquerie au préjudice de l'Etat, qui rembourse les frais de campagne, et ce par le biais notamment de surfacturations.
Et la justice reproche à Frédéric Chatillon d'avoir mené grand train grâce à ces montages.
Le trésorier du Front national Wallerand de Saint-Just à Forges-les-Bains, près de Paris le 8 octobre 2016
AFP/Archives
L'enquête a mis en lumière la "confusion" entre Riwal et Jeanne, dont le dirigeant de fait n'est autre que Frédéric Chatillon, selon les juges. A leur yeux, le micro-parti ne serait qu'une coquille vide pour masquer un financement des campagnes par une société commerciale, Riwal.
Une autre enquête, encore au stade préliminaire, a été ouverte début novembre concernant les régionales de 2015.
- "Document compromettant" -
La mise en examen de Frédéric Chatillon intervient alors que, parallèlement, l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs d'assistants de députés FN au Parlement européen, qui vise personnellement Marine Le Pen, s'est accélérée cette semaine.
Des journalistes devant le siège du Front national à Nanterre le 20 février 2017
AFP/Archives
Convoquée mercredi par les enquêteurs de l'Office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff), la présidente du FN ne s'est pas déplacée. "Je ne répondrai pas pendant la campagne électorale. Cette période ne permettant ni la neutralité ni la sérénité nécessaire au fonctionnement correct de la justice", s'est justifiée la candidate à la présidentielle auprès de l'AFP.
En attendant, sa cheffe de cabinet au siège du FN, Catherine Griset, a été mise en examen pour recel d'abus de confiance, soupçonnée d'avoir été employée fictivement comme assistante de Marine Le Pen au Parlement de Strasbourg de 2010 à 2016.
Et le siège du parti à Nanterre, près de Paris, a été une nouvelle fois perquisitionné lundi.
D'après Le Monde, la police a saisi "un document qui pourrait se révéler très compromettant": "une note retrouvée dans l'ordinateur du trésorier" du FN, Wallerand de Saint Just, "qui laisse penser qu'un véritable système de financement du parti via le Parlement européen et les assistants parlementaires a été pensé en amont, et en haut lieu, pour faire supporter intentionnellement à l'Union européenne ses dépenses".
"Pourquoi le journaliste ne publie pas cette pièce si elle est vraiment à charge?", s'est étonné Wallerand de Saint Just, sollicité par l'AFP, dénonçant "des méthodes scandaleuses".
"Une telle note pouvant faire penser à un système organisé n'existe pas", a-t-il réagi dans un communiqué, annonçant une plainte en diffamation contre le journal et une autre pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction".
La justice tente de savoir si le FN a mis en place un système pour que le Parlement européen prenne en charge, via des contrats d'assistants parlementaires, des salaires de cadres ou d'employés du mouvement en France.
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