Mercredi 8 février, la Cour des comptes a dévoilé son rapport annuel sur les mauvaises gestions des finances publiques par l’Etat. L’occasion pour l’opposition, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée, de mettre en avant la remise en cause des objectifs de réduction de déficit public prévus par le gouvernement. Ce qui n’a pas été du goût du Premier ministre qui y a vu une manœuvre politicienne.
S’adressant au député (LR) Bernard Perrut, qui s’est ému des conclusions du rapport concernant les déficits publics, Bernard Cazeneuve a d’abord ironisé : « Vos questions sont toujours un moment irremplaçable de délice (…) elles sont une occasion rare de comparer ce que vous avez fait avec ce que nous avons fait. Et comme vous venez de m’en donner l’occasion, je vais le faire avec une exigence de précision que je n’ai trouve à aucun moment dans la question que vous venez de m’adresser ».
S’ensuit un parallèle entre les gestions budgétaires des gouvernements de Nicolas Sarkozy et ceux de François Hollande : « D’abord, vous nous donnez des leçons de bonne gestion budgétaire, comme si vous étiez légitime à le faire (…) Lorsque la majorité que vous avez soutenue a quitté le pouvoir le déficit public était de 5,1%. Vous étiez à l’époque, en pamoison de satisfaction. Il est aujourd’hui de 3,3% et le déficit budgétaire témoigne que nous atteindrons cet objectif. Mais ça vous fait de la peine ».
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, nous avons divisé par trois, le rythme d’augmentation de la dépense publique, nous avons fait en sorte que les déficits publics soient maitrisés. Le déficit du régime général de la Sécurité sociale est réduit quasiment à néant et vous continuez en convoquant des bobards à longueur de questions, à laisser à penser que vous avez bien géré là, où c’est nous qui avons fait des efforts de rétablissement des comptes publics.
La Cour des comptes a des interrogations pour 2017 mais elle avait exactement les mêmes interrogations pour 2016. Et alors même que nous avons dû pour des raisons qui tiennent notamment au terrorisme, augmenter les effectifs des forces de sécurité (…) on constate qu’en 2016, les objectifs que nous nous sommes assignés à nous-mêmes sont atteints. Ils le seront en 2017 et ils le seront en 2018 (…) Je préfère vous laissez votre autosatisfaction et le contentement que vous avez de vous-mêmes ».
Des échanges musclés qui nous montrent que nous sommes bien à deux mois et demi du 1er tour de la présidentielle.