La Cour des comptes a mis en garde, mercredi dernier, le gouvernement dans son nouveau rapport sur les finances publiques. Elle a lancé un avertissement à l’exécutif en le pressant d’ « agir » pour réduire le déficit. Didier Migaud, son président, a expliqué que les objectifs de Bercy étaient « atteignables » en 2018 mais « fragiles » ensuite.
Pour Caroline Michel-Aguirre, journaliste à l’Obs, « les masques tombent au bout d’un moment » : « Cette politique qui était censée avoir une cohérence (…) manque de cohérence ». La journaliste explique qu’il s’agit d’un exemple qui montre la façon dont le gouvernement repousse les échéances : « Sur certains sujets, il y a une incapacité à prendre des décisions. »
Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens acquiesce : » On a un déficit, certes, qui va passer sous les 3%, c’est une victoire symbolique mais il faut bien comprendre que c’est uniquement dû au rebondissement de l’activité (…) ça a dopé les recettes fiscales et donc ça a fait que paradoxalement en 2017, on a augmenté d’un point le taux des prélèvements obligatoires. »
Et il ajoute : « On fait de super diagnostics en France, tout le monde sait depuis très longtemps ce qu’il faut faire (…) mais on n’arrive jamais à mettre en œuvre. »
Pour Olivier Babeau, la nouveauté avec ce gouvernement c’est de dire « On na va pas annoncer ce qu’on va faire, mais on va le faire » : « C’est une méthode assez novatrice. Et on va voir ce que ça va donner. Alors c’est vrai que nous on est un peu sur notre faim parce qu’on aimerait bien savoir, on aimerait bien pouvoir faire les calculs (…) c’est un paquebot immense, ça va être très très long, ça va être très compliqué et il va falloir beaucoup de courage et de suite dans les idées. »