Il faut sortir du grand débat national avec "une panoplie de mesures" en matière de fiscalité, en vue d'"une remise à plat" du système fiscal qui prendra "plusieurs années", a estimé lundi Gilles Le Gendre, le chef de file des députés LREM.
Après la fin de non recevoir opposée par Matignon à Jacqueline Gourault qui a relancé dimanche l'idée d'un impôt sur le revenu pour tous, M. Le Gendre a fait valoir sur RTL que "pour l'instant rien n'est à l'étude". "Les niches fiscales, le retour de la taxe carbone, le rétablissement de l'ISF, l'impôt universel, tout ceci démontre une chose: si nous rentrons dans le débat fiscal par une seule mesure, nous n'arriverons à rien", a-t-il estimé.
Il ressort selon lui des débats organisés à travers tout le pays le souhait des Français de "payer moins d'impôts et de charges, que le système soit moins complexe, qu'il soit plus juste".
"Ces objectifs, nous ne les atteindrons que par une panoplie de mesures, une remise à plat (...) qui permettra d'aborder plusieurs sujets: les impôts des ménages, directs, indirects, la fiscalité locale, et cette remise à plat prendra du temps, il faudra plusieurs années pour la mener à bien", a-t-il ajouté.
"La philosophie globale c'est très clair, c'est de ne pas augmenter les impôts (...) pour les Français, pour ceux qui travaillent", a de son côté précisé le député LREM Aurélien Taché sur LCI, mais "il ne faut pas non plus être dogmatique" et il faut peut-être "regarder s'il n'y a pas un effort à faire" par exemple pour "certains groupes qui pratiquent l'évasion fiscale, avec des niches parfois pas justifiées".
Le projet d'Emmanuel Macron pendant la campagne était de "lutter contre les rentes, ça s'applique aussi au domaine fiscal", a-t-il remarqué, en évoquant "un certain nombre soit de niches fiscales, soit d'investissements qui ne sont pas forcément des choses qui participent à l'économie ou autre".
Interrogé par ailleurs sur les négociations autour de l'assurance chômage et la piste déjà évoquée il y a quelques mois d'une indemnisation moindre des hauts cadres, Gilles Le Gendre a indiqué que les "niveaux supérieurs à tout ce qui est constaté dans tous les autres pays" atteints par leurs allocations faisaient "partie d'un certain nombre de dysfonctionnements de l'assurance chômage". "Il y en a d'autres auxquels nous avons envie et la nécessité de nous attaquer", a-t-il déclaré, sans plus de détails.