Le secrétaire d'État à la Fonction publique, Olivier Dussopt, assure lundi dans Libération que le gouvernement ne remettra pas en cause le statut des fonctionnaires, à la veille de la troisième journée de grève depuis le début du quinquennat.
"Il y aura des ajustements, une modernisation mais pas de remise en cause", explique M. Dussopt.
Les fonctionnaires sont appelés mardi à une journée de grève et de manifestations sur les salaires, les effectifs et les réformes en cours.
Les organisations syndicales dénoncent les orientations du gouvernement, qui constituent selon elles une "attaque" du statut de fonctionnaire: simplification du dialogue social, extension du recours aux contractuels, part accrue de rémunération au mérite et accompagnement des mobilités de carrière, y compris vers le secteur privé.
Ces projets, qui doivent déboucher sur un projet de loi au 1er semestre 2019 et auxquels s'ajoutent les inquiétudes entourant le futur rapport d'experts d'Action publique 2022 (CAP 22), pour dégager des pistes d'économies, ont continué d'attiser la tension qui règne depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.
Concernant CAP 22, Olivier Dussopt s'attend à "un certain nombre de propositions, plus ou moins disruptives" mais "ce rapport n'engage pas le gouvernement et une phase de concertation avec les différentes parties prenantes s'ouvrira à la remise de celui-ci".
"Ces dernières années, à chaque fois qu'un gouvernement a initié une réforme de la fonction publique, il l'a fait uniquement avec un prisme budgétaire. Du coup, toute réforme en la matière devient anxiogène. Mais je le répète: nous ne remettrons pas en cause le statut des fonctionnaires", insiste le ministre.
"On en reparlera dans quelques semaines", a réagi lundi, sceptique, Pascal Pavageau, numéro un de Force ouvrière, issu de la fonction publique.
Il a déclaré que les "pseudo experts" de CAP 22 prévoient de proposer, "comme pour la SNCF", le maintien du statut pour les fonctionnaires en place, mais l'embauche des nouveaux entrants uniquement "sous le prisme de la contractualisation". Pour les nouveaux entrants "sera privilégié le cadre contractuel", a insisté M. Pavageau. Il a par ailleurs réitéré sa demande de moratoire d'un mois sur la réforme ferroviaire.
A propos du pouvoir d'achat des fonctionnaires, M. Dussopt s'est dit par ailleurs prêt "à travailler à des hausses catégorielles ciblées avec un vrai impact pour mieux accompagner, valoriser un certain nombre de métiers". Lesquels? Il attend des propositions des syndicats, alors que Gérard Darmanin avait évoqué les infirmières.
Ex-responsable du PS, Olivier Dussopt, qui se dit "à l'aise et utile" au sein du gouvernement, n'envisage pas d'adhérer à la République en marche pour autant.