Fonds Marianne : « C’est un peu la République des copains », tacle Daniel Breuiller

Au micro de Public Sénat, le sénateur écologiste du Val de Marne, Daniel Breuiller est revenu sur l’audition du président de l’USEPPM, une des associations qui posent question, dans le cadre de la commission d’enquête sur le fonds Marianne.
Henri Clavier

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 « Merci de votre franchise, monsieur président, concernant votre naïveté ». C’est par cette formule que Daniel Breuiller a commencé sa question lors de l’audition de Cyril Karunagaran. En effet, les explications confuses du président de l’USEPPM sur l’attribution et l’utilisation des subventions dans le cadre du fonds Marianne, laissent perplexes.

 « Le cabinet a instruit les demandes de subvention, ça ne marche jamais comme ça »

Comme indiqué lors de l’audition au Sénat, l’USEPPM a déposé un dossier de subvention auprès du fonds Marianne sur les conseils de Mohamed Sifaoui. Selon Daniel Breuiller, de nombreux éléments laissent penser que la procédure menant au dépôt de la demande de subventions n’a pas vraiment été impartiale. « Déjà on lui demande de déposer un dossier, c’est un peu la République des copains. Le cabinet a instruit les demandes de subventions, ça ne marche jamais comme ça, je préfère quand ça reste dans l’administration », explique Daniel Breuiller. Ces zones d’ombre dans l’attribution des subventions ont été confirmées par Monsieur Karunagaran qui est néanmoins resté flou dans ses propos.

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 « Ces deux personnes ont été choisies pour un discours qui séduisait peut-être la ministre elle-même »

 « Ces deux personnes [Mohamed Sifaoui et Cyril Karunagaran] ont été choisies pour un discours qui séduisait peut-être la ministre elle-même », explique Daniel Breuiller puisque « de la ressource associative sur des sujets comme cela, il y en a beaucoup ». Un choix encore plus étonnant lorsque l’on sait que l’association ne comptait que cinq adhérents et bénéficiait d’un budget de 50 000 euros, ce qui ne l’a pourtant pas empêché de se voir accorder une subvention de 355 000 euros. D’une part, la production de l’association laisse à désirer et se cantonne à une animation de différents comptes sur les réseaux sociaux. « 355 000 euros pour 500 tweets je connais beaucoup d’associations prêtes à postuler », ironise Daniel Breuiller.

Ensuite, le sénateur est revenu sur le cumul de la fonction de président de l’association et de la fonction de directeur administratif et financier par Cyril Karunagaran, alors même que ce dernier confie qu’il n’avait « jamais fait de demande de fonds publics ». Une question déjà posée lors de l’audition. « Ce n’est pas illégal, ça peut être autorisé par les statuts mais visiblement ce n’est pas le cas », explique Daniel Breuiller. Pour rappel, 77 % de la subvention de 355 000 euros a servi à verser des salaires, notamment à Mohamed Sifaoui et Cyril Karunagaran.

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