Fonds Marianne : « Dans n’importe quel autre pays européen, Madame Schiappa aurait démissionné du gouvernement », affirme Rémi Féraud

Alors que le rapport, accablant, de la commission d’enquête sénatoriale sur le fonds Marianne a été adopté le 7 juillet, les élus du Palais du Luxembourg attendent désormais des conséquences politiques. C’est en tout cas ce qu’a demandé Rémi Féraud durant la séance des questions d’actualité au gouvernement, fustigeant un « fiasco ».
Henri Clavier

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 « Coup politique suivi d’une grande désinvolture, sélection des dossiers bâclée et opaque, précipitation dans l’élaboration du cahier des charges comme de l’appel à candidatures. Fait du prince concernant l’attribution ou la non-attribution des subventions », énumère le sénateur socialiste de Paris, Rémi Féraud pour résumer les griefs exposés par le rapport de la commission d’enquête sur le fonds Marianne. Dans sa question, le sénateur Féraud a tenu à rappeler qu’il s’agissait d’un « détournement inacceptable et qui doit être dénoncé ».

 « Faire prévaloir le principe de responsabilité politique, une exigence démocratique, une exigence républicaine »

 « Quelles conséquences politiques le gouvernement compte-t-il en tirer ? » Une question répétée à deux reprises par Rémi Féraud qui interroge Sonia Backès, ministre déléguée à la Citoyenneté, sur la reprise des recommandations de la commission d’enquête par le gouvernement. Peu satisfait par la réponse de la ministre, le sénateur Féraud insiste et s’étonne à voix haute de l’absence de conséquence politique. Pour rappel, le cabinet de Marlène Schiappa aurait directement participé à l’attribution de subventions à certaines associations sans que ces dernières ne réalisent des productions à la hauteur des fonds octroyés. La ministre aurait également personnellement écarté le dossier de SOS Racisme à cause d’un contentieux personnel entre Marlène Schiappa et l’association. « Dans n’importe quel autre pays européen, Madame Schiappa aurait démissionné du gouvernement », fustige Rémi Féraud qui ajoute qu’il est « temps de faire prévaloir le principe de responsabilité politique, c’est une exigence démocratique, une exigence républicaine ». Une question à laquelle un futur remaniement pourrait répondre, davantage que les propos de Sonia Backès.

 « Nous partageons l’objectif de lutte contre la propagande islamiste, mais votre réponse n’est pas convaincante »

Pour défendre l’action du gouvernement, Sonia Backès a tenu à mettre en avant la « réactivité du gouvernement dès les premières alertes » en référence à l’enquête lancée par l’Inspection générale de l’administration. Sans chercher à commenter le fond de l’affaire, la ministre déléguée à la Citoyenneté rappelle l’importance de « sécuriser cette politique publique de lutte contre les séparatismes », précisant que « quinze des dix-sept associations du fonds Marianne ont fait un travail remarquable ». Un faux débat pour Rémi Féraud. « Nous partageons l’objectif de lutte contre la propagande islamiste, mais votre réponse n’est pas convaincante », tance le sénateur de Paris.

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