Fonds Marianne : « Marlène Schiappa s’est défaussée », selon Bruno Retailleau

Le patron des sénateurs LR estime que Marlène Schiappa, auditionnée mercredi matin par la commission d’enquête sur le Fonds Marianne, n’a pas levé les ambiguïtés autour de son rôle dans la sélection des associations qui ont touché des subventions. Le sénateur pointe notamment des propos contradictoires sur « SOS Racisme », qui s’est vu refuser une enveloppe de 100 000 euros.
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Marlène Schiappa aura passé un moment compliqué, mercredi matin, devant la commission d’enquête sénatoriale sur la gestion du Fonds Marianne. Cuisinée pendant un peu plus de trois heures par Claude Raynal, le président de la commission des Finances, et le rapporteur Jean-François Husson, la secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire a voulu assumer « la responsabilité politique » des décisions prises, mais a largement botté en touche vers son administration lorsqu’il a été question d’évoquer les dysfonctionnements liés à l’attribution de subventions à des associations engagées dans la lutte contre la radicalisation.

« Elle s’est défaussée. Quand ce n’était pas sa faute, c’était celle de son administration, quand ce n’était pas la faute de son administration, c’était celle de son cabinet », résume Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat auprès de Public Sénat.

Lancé en avril 2021 par Marlène Schiappa, qui était à l’époque ministre déléguée à la Citoyenneté, ce fonds initialement doté de 2,5 millions d’euros visait à financer, six mois après l’assassinat du professeur Samuel Paty, des projets porteurs d’un « contre-discours » à l’islam radical, notamment sur les réseaux sociaux. Mais plusieurs enquêtes journalistiques ont révélé que deux associations, l’USEPPM et « L’Avenir en commun », qui ont reçu les subventions les plus importantes, ont utilisé une partie de ces fonds en dehors de l’appel à projets.

« On a un problème qu’elle devra lever à un moment ou un autre »

Marlène Schiappa, qui avait assuré à plusieurs reprises ne pas être intervenue dans la sélection des dossiers de candidature, a notamment été confrontée aux déclarations faites par son ancien directeur de cabinet, auditionné la semaine dernière, et selon lequel elle aurait refusé d’accorder une subvention de 100 000 euros à SOS Racisme, invoquant un différend avec le président de cette association. « Je pense que c’est une interprétation de sa part ou une incompréhension, peut-être de ma faute, peut-être de choses que j’ai exprimées auprès de lui, qui l’amèneraient à penser que j’ai un antérieur personnel avec le président de SOS Racisme », a tenté de justifier la ministre. « Je n’ai pas supprimé de subvention à SOS Racisme. Je ne l’ai pas attribuée », a-t-elle également défendu.

« Il y a juste une contradiction : comment peut-elle expliquer qu’elle soit intervenue personnellement pour priver SOS Racisme de toute subvention, alors qu’elle dit par ailleurs ne s’être occupée de rien. Là, on a un problème qu’elle devra lever à un moment ou un autre », commente Bruno Retailleau.

Alors que plusieurs voix, notamment dans les rangs de la gauche, appelle désormais la ministre à la démission, le sénateur refuse de se prononcer : « La décision ne m’appartient pas. J’entends systématiquement toutes les semaines des professionnels qui demandent des démissions de ministre. C’est à elle de voir et, en tout cas, à nous d’éclaircir », pointe-t-il.

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