Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Forum de Paris sur la paix: Europe et Chine pour de nouvelles alliances
Par Valérie LEROUX
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Les dirigeants de la France, de l'UE, de la Chine et de la République démocratique du Congo ont exhorté mardi à l'action collective, à l'heure du retour au "nationalisme" et au "protectionnisme", pour contrer les défis auxquels la planète est confrontée.
"Nous vivons une crise sans précédent de notre système international", avec une renaissance de "l'unilatéralisme parfois même chez ceux qui étaient les garants en dernier ressort de ce système international", a lancé le président français Emmanuel Macron, en référence aux Etats-Unis, à l'ouverture de la deuxième édition du Forum de Paris sur la Paix.
Le chef de l'Etat a balayé au passage les critiques suscitées par ses propos sur l'Otan en état de "mort cérébrale", en fustigeant la "pudibonderie" devant l'inefficacité actuelle des organismes internationaux.
"Nous avons besoin de plus de coopération", a-t-il insisté. "Le risque est (...) de se dire qu'on a des organisations (internationales), on les aime bien, ne les questionnons pas, elles ont parfois perdu leur finalité, plus personne ne comprend où elles vont, +Cachons ce sein que nous ne saurions voir+ comme on dit dans Molière, et ça sera mieux".
"Je ne le crois pas du tout, je l'ai montré parfois en heurtant certains (..) il y a quelques jours", a-t-il ajouté, répondant à la chancelière allemande Angela Merkel et à la présidente désignée de la Commission européenne Ursula von der Leyen, présente dans la salle.
Le Forum de Paris sur la Paix réunit une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement mardi et mercredi, dont une douzaine d'Africains, mais aucun responsable américain d'envergure.
L'ordre international issu de la Seconde guerre mondiale est bousculé par le repli des Etats-Unis sur eux-mêmes et par les tentations nationalistes et populistes de l'Europe à l'Asie.
Défendant aussi le multilatéralisme, Ursula von der Leyen a promis d'initier une "véritable Commission (européenne) géopolitique", "une Europe davantage tournée vers l'extérieur".
"Seul, personne ne peut faire face. Ce n'est qu'ensemble que nous pouvons œuvrer pour la paix et la prospérité", a-t-elle martelé, en promettant d'augmenter de 30% les dépenses extérieures de l'UE.
- Pas de "cavalier seul" -
Le vice-président chinois Wang Qishan a défendu la "stratégie d'ouverture gagnant-gagnant" de son pays, jugeant qu'il contribue à l'ordre mondial mais aussi à l'économie mondiale, avec "1,4 milliard de consommateurs, la plus importante classe moyenne".
"Il ne faut pas faire cavalier seul, au contraire il faut travailler main dans la main (...) La Chine défend l'ordre international basé sur les Nations unies et souhaite promouvoir une économie mondiale plus ouverte", a-t-il insisté.
"Aujourd'hui la montée de l'unilatéralisme, le protectionnisme et le populisme sont des défis auxquels nous sommes confrontés", a pointé le responsable chinois, en référence à sa guerre commerciale avec les Etats-Unis.
Le président congolais Félix Tshisekedi a promis que l'Afrique et son pays seraient au rendez-vous des grands enjeux internationaux, notamment sur l'environnement.
"L'Afrique doit cesser d'être un problème pour le monde mais plutôt devenir un maillon important de la solution aux problèmes du monde", a-t-il dit.
"Le bassin du Congo et son grand massif forestier contribueront à la lutte contre le réchauffement climatique. (...) Ses terres arables bien exploitées peuvent résorber deux fois le déficit alimentaire mondial", a-t-il assuré, évoquant aussi le "potentiel énergétique" et les "sols très riches en minerais stratégiques" de la République démocratique du Congo, "autant d'atouts pour contribuer à la paix et la stabilité du monde".
Le président français, qui a initié le Forum pour la paix à l'occasion du centenaire de la fin de la Première guerre mondiale en 2018, a défendu sa raison d'être, face à d'autres conférences mondiales, pour explorer des "voies de coopération, des alliances nouvelles".
Cette seconde édition est "peut-être la plus dure", "il nous faut bâtir quelque chose de durable", a-t-il concédé, en pointant au passage l'absence des Américains.