Invité de L’Épreuve de vérité, Éric Woerth se montre quelque peu méfiant vis-à-vis des mesures de transparence conduites par François de Rugy, président de l’Assemblée nationale. « Il y a toujours une volonté de l’exécutif, qui là est très prononcée, d’essayer d’affaiblir le parlement » estime-t-il. Hier le bureau de l’Assemblée nationale a voté des dispositions en faveur d’un contrôle plus strict de l’IRFM. Une liste de frais autorisés et interdits a ainsi été dressée. Par ailleurs un contrôle aléatoire de 120 députés (sur les 577 députés) aura lieu tous les ans. Emmanuel Macron souhaitait que les parlementaires avancent leurs frais et qu’ils soient remboursés sur justificatifs. Cette mesure n’a pas été retenue par les membres du bureau de l’Assemblée.
« Il y a quand même une mise sur la sellette de parlementaires pour de mauvaises raisons » juge Éric Woerth
Pour Éric Woerth, « c’est assez clair, on essaie de l’affaiblir en montrant du doigt les parlementaires. » Le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale regrette par ailleurs que « ni le gouvernement, ni le président de la République ne s’appliquent » ces mesures de transparence. Éric Woerth s’agace du fait que la première loi présentée par le gouvernement fut celle sur la moralisation de la vie publique. « Nul n’est obligé de faire la première loi d’un quinquennat là-dessus, ça veut bien dire qu’à ce moment-là on considère qu’il y a une vraie immoralité des parlementaires » considère-t-il. Éric Woerth juge qu’il « y a quand même une mise sur la sellette de parlementaires pour de mauvaises raisons. »