Français tués au Niger : Christian Cambon se dit « inquiet pour nos soldats »
Au lendemain de l'assassinat au Niger de six employés de l'ONG Acted, de leur chauffeur et d'un guide nigériens, le président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées invite les Français dans ces zones à la « plus grande vigilance ».

Français tués au Niger : Christian Cambon se dit « inquiet pour nos soldats »

Au lendemain de l'assassinat au Niger de six employés de l'ONG Acted, de leur chauffeur et d'un guide nigériens, le président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées invite les Français dans ces zones à la « plus grande vigilance ».
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Par Michael Pauron

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Publié le

Hier, dimanche 9 août, 8 personnes, dont 6 employés français de l'organisation non gouvernementale (ONG) Acted, un guide et un chauffeur locaux, ont été tuées par un groupe d'hommes armés à moto, dans la réserve de Kouré, à une heure de route de la capitale du Niger, Niamey.


Le parquet national antiterroriste français a annoncé, ce lundi 10 août, l’ouverture d’une enquête pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle ». L'ONG Acted va de son côté porter plainte, estimant notamment que les humanitaires ne sont pas assez protégés par la communauté internationale, alors que cette dernière compte sur leur travail pour secourir les populations. « Nous sommes devenus des cibles », estime Frédéric de Saint-Sernin, directeur général délégué d'Acted, sur France Info.

Une zone classée jaune

Le Land Cruiser des humanitaires a été pris pour cible vers 12h30. Certains des humanitaires ont été exécutés d'une balle dans la tête. L'une des passagères a été égorgée. Tous profitaient d'une journée de repos pour visiter une réserve où se trouve l'un des derniers groupes de girafes d'Afrique de l'Ouest. Une des seules zones du pays classée jaune, et non rouge, par le ministère français des Affaires étrangères.

« C'est une très grande tristesse et un sujet supplémentaire pour nos réflexions, afin d'assurer la sécurité maximale des humanitaires français et de nos soldats », réagit le sénateur Christian Cambon. Le président de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées invite les Français dans ces zones « à la plus grande vigilance ».

Des attaques qui se multiplient

Acted est impliqué au Niger auprès des populations déplacées par les attaques de groupes djihadistes, dont Boko Haram, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaida, ou encore l'État islamique dans le grand Sahara (EIGS).

Les attaques au Niger se sont multipliées ces derniers mois, notamment au nord de la zone où ont été tués les humanitaires et leurs accompagnateurs. Fin 2019, 71 soldats avaient été tués lors d'une attaque ; en janvier, 89 d'entre eux ont trouvé la mort.

« Je suis inquiet pour nos soldats »

Le Niger est l’un des cinq pays membres du G5 Sahel avec la Mauritanie, le Mali, le Tchad, et le Burkina Faso, constitué afin d'améliorer la coopération militaire régionale dans la lutte contre les groupes djihadistes. Le G5 Sahel est notamment soutenu par les forces françaises de l’opération « Barkhane » et par les Américains.

« Ça ne fait que souligner les grandes difficultés de l’opération Barkhane pour sécuriser ces pays, poursuit le sénateur LR. Je suis inquiet pour nos soldats, dont l'engagement doit être respecté, car chaque fois qu’ils sortent, leur vie est en danger. »

« Comment sécuriser mieux les humanitaires ? »

Pour lui, « c’est un signe supplémentaire de l’aggravation de la situation. Je ne vois pas très bien comment on peut y arriver. » Auditionnée en juin par le Sénat, Florence Parly, la ministre des Armées, assurait « il y a des progrès qui sont indéniables ».

Pour le sénateur du Val de Marne, « nous verrons à la rentrée, avec la reprise des auditions, comment sécuriser nos forces. L’élimination de Droukdel [Abdelmalek Droukdel, chef d'Aqmi, tué en juin, ndlr], a été une victoire, mais c’est une hydre à 12 têtes ».

Il conclut : « Nous sommes à 40 minutes de la capitale, presque en banlieue. Ils attaquent des humanitaires, non armés, qui apportent de l’eau, y compris dans les zones rouges, parce qu’il y a des gens qui les attendent. Comment les sécuriser mieux ? Et sur une surface qui fait la moitié de l’Europe, comment voulez-vous faire ? »

 

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