Il y a quinze ans la France se réveillait sous le choc de l'extrême droite au second tour de la présidentielle et manifestait en masse dans la...
France: en 15 ans, de la sidération à la banalisation face à l’extrême droite
Il y a quinze ans la France se réveillait sous le choc de l'extrême droite au second tour de la présidentielle et manifestait en masse dans la...
Par Béatrice LE BOHEC
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Publié le
Il y a quinze ans la France se réveillait sous le choc de l'extrême droite au second tour de la présidentielle et manifestait en masse dans la rue. Sa qualification pour la deuxième fois, avec un score historique, suscite aujourd'hui peu d'émoi.
Au lendemain de la qualification de Marine Le Pen au second tour du scrutin le 7 mai face au centriste Emmanuel Macron, l'écrasante majorité des journaux français a choisi d'afficher en Une non pas le visage de la candidate anti-Europe et anti-immigration mais celui de son rival, 39 ans, jugeant qu'il incarnait, lui, la surprise.
Marine Le Pen, la candidate FN à l'élection présidentielle, à Hénin-Beaumont, le 23 avril 2017
AFP
Seul le quotidien communiste L'Humanité a titré lundi "Jamais" au-dessous de la silhouette de Marine Le Pen, avec ce commentaire: "Rassemblons-nous pour lui barrer la route".
Le 21 avril 2002, l'apparition sur les écrans télé du visage de Jean-Marie Le Pen, le père de la candidate connu pour ses saillies xénophobes et antisémites, avait provoqué une telle sidération qu'en France l'expression "c'est un 21 avril" est aujourd'hui devenue synonyme de séisme politique.
Le président du Front National et candidat à l'élection présidentielle, Jean Marie Le Pen, réagit après l'annonce des premières estimations des résultats du premier tour des élections, le 21 avril 2002 à Saint-Cloud dans son quartier général
AFP/Archives
Dimanche soir, dès les résultats connus, certains commentateurs évoquaient d'ailleurs "un double 21 avril". Mais c'était pour souligner la disqualification inédite des deux partis traditionnels, le parti de droite Les Républicains et le parti socialiste.
Il y a 15 ans, les Français descendaient dans la rue le soir même des résultats en brandissant des pancartes proclamant "Honte d'être Français" et dénonçant le FN (Front national) comme le parti "F-Haine". Ils étaient 60.000 à manifester le 24 avril, 250.000 le lendemain... Le 1er mai, 1,3 million de Français défilaient, dont 400.000 à Paris.
Le vote FN à la présidentielle de 1974 à 2017
AFP
Dimanche soir, quelques 300 militants "antifascistes" et "anticapitalistes" ont manifesté à Paris "contre Marine et Macron", la candidate d'extrême droite et le centriste pro-européen, ex-banquier d'affaires. Une quarantaine d'actions similaires ailleurs en France ont réuni 2.000 personnes au cri de "Ni raciste ni banquier".
Le collectif SOS Racisme a mobilisé de son côté tout au plus quelques centaines de personnes lundi soir pour dire "non au FN" et appeler à se mobiliser dans les urnes le 7 mai.
- "Une normalité" -
Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine, chez eux à Paris, le 1er mai 1974
AFP/Archives
"Il n'y a plus aujourd'hui la même évidence selon laquelle le FN est un danger pour la démocratie, et les scores annoncés sont extrêmement inquiétants", a commenté auprès de l'AFP Dominique Sopo, le président de SOS racisme. Pour lui, il faut "faire oeuvre de pédagogie" pour souligner la "différence extrêmement nette entre les deux candidats".
Selon un sondage publié lundi, la député européenne Marine Le Pen serait battue à 40% par Emmanuel Macron. Son père, cofondateur du parti créé en 1972, avait été sèchement éliminé face au candidat de droite Jacques Chirac avec moins de 18% des suffrages.
La candidate de 48 ans a été qualifiée au premier tour avec un score historique (21,30%) et un record de 7,7 millions de voix - contre 4,8 millions de voix à son père en 2002. Depuis 2013, les prévisions des sondages l'annonçaient au second tour de cette présidentielle.
Présidentielle: l'évolution du FN
AFP
"C'est encore plus grave qu'en 2002: cette situation semble susciter moins de réactions qu'il y a quinze ans, mais la fille est la même que le père", s'est alarmé Laurent Berger, chef d'un important syndicat français, la CFDT.
"C'est quasiment intégré, comme une normalité, que Marine Le Pen est au second tour. Il faut un réveil des consciences et des républicains", commentait pour sa part une militante de ce syndicat, Céline Gillier.
Déçus par les politiques de la droite jusqu'en 2012 puis de la gauche avec François Hollande qui a échoué à inverser la courbe du chômage comme promis, nombre d'électeurs se tournent aujourd'hui vers les extrêmes: "C'est la seule solution qu'on n'a pas essayée !", peut-on entendre souvent.
Dans un contexte de vague populiste en Europe, Marine Le Pen mène campagne sur la "préférence nationale", la lutte contre l'immigration et le retour de la prospérité. Depuis sa prise en mains du parti FN en 2011, elle en a lissé l'image sulfureuse. Cette stratégie de "dédiabolisation" a payé: le FN est en constante progression à chaque élection depuis 2011.
Mardi, François Hollande a regretté qu'il n'y ait "pas eu de prise de conscience de ce qui s'est passé dimanche". "Ce n'est pas rien que l'extrême droite soit au deuxième tour d'une élection présidentielle", a-t-il souligné.
C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
Tout juste nommé à Matignon et entre deux mouvements sociaux, Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les syndicats. Mais la marge de manœuvre de ce proche du chef de l’Etat s’annonce plus que réduite.