Franck Riester dénonce la « danse du ventre » de LR face à Le Pen et Zemmour

Franck Riester dénonce la « danse du ventre » de LR face à Le Pen et Zemmour

Invité de la matinale de Public Sénat, Franck Riester est revenu sur le lancement d’Horizons, le nouveau parti d’Édouard Philippe, avec lequel le président d’Agir souhaite se « rassembler ». Le ministre chargé du Commerce extérieur a aussi tiré à boulets rouges sur son ancienne famille politique, « pas claire » avec l’extrême droite d’après lui.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Franck Riester était le seul membre du gouvernement présent samedi au Havre pour le lancement d’Horizon, le nouveau parti d’Édouard Philippe. Le signe d’un malaise entre l’actuelle majorité présidentielle et l’ancien Premier ministre ? Pas du tout, pour le ministre chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité : « J’y étais en tant que président de mon parti, Agir. Le fait qu’il y ait davantage de gens qui se mobilisent pour la réélection du Président de la République ne pose pas de problème au gouvernement. »

« Travailler pour bâtir ce ‘socle de stabilité’dont parlait Édouard Philippe »

D’après Franck Riester, l’initiative d’Édouard Philippe a pour vocation de « dépasser les clivages partisans » : « Je crois beaucoup à la nécessité d’élargir notre majorité et de dépasser les clivages partisans dans un rassemblement le plus large possible de ceux qui partagent les valeurs de la droite et du centre droit. » Un rassemblement qui doit se faire, naturellement, sous l’égide de l’ancien Premier ministre : « C’est un homme d’Etat, il a été Premier ministre pendant trois ans, il a une notoriété, il est populaire et il a une vision pour le pays. »

Mais quel avenir alors pour Agir, une structure créée en 2018 précisément pour incarner l’aile droite de la majorité présidentielle ? « Nous allons travailler avec mes équipes d’Agir en vue d’un rassemblement pour bâtir ce socle de stabilité qu’a évoqué Édouard Philippe dans son discours », assume Franck Riester. Jusqu’à une fusion des deux partis ? « On va regarder les modalités, les questions de tambouille partisane intéressent peu les Français. » Rien de précis pour le moment, donc, si ce n’est l’objectif de ce « rassemblement » : « Rassemblons-nous avec Édouard Philippe au service de nos idées de droite et de centre droit, et, à court terme, pour la réélection d’Emmanuel Macron. »

À « court terme », donc, le centre droit de Franck Riester et Édouard Philippe semble rouler pour la majorité présidentielle, notamment aux législatives : « Il y aura des candidats de la famille de la droite et du centre au service de la majorité d’Emmanuel Macron. Les députés Agir vont se représenter, nous verrons sous quelle étiquette, mais celle qui primera sera celle de la majorité présidentielle. Il faudra aussi aller chercher des députés nouveaux dans l’opposition, très clairement, nous préparons déjà des profils pour porter les couleurs de la majorité présidentielle. »

« Une rupture avec l’ADN de la droite républicaine »

Par « opposition », Franck Riester entend évidemment débaucher des élus de son ancienne famille politique. Pour le ministre chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité, les LR sont dans une opposition factice et artificielle au gouvernement : « Nous avons dépassé les clivages partisans au service de réformes portées habituellement par la droite, mais que nous n’avions jamais mises en œuvre quand on était aux responsabilités, notamment dans la baisse de la fiscalité. Pourquoi sous prétexte qu’au départ il n’est pas de la même famille politique on devrait s’opposer à Emmanuel Macron ? Nous avons fait le choix de mettre notre pays avant notre parti. »

Pour Franck Riester, mis en difficultés par cette opposition factice, les LR auraient succombé à la tentation de la course à l’extrême droite : « LR a renié tout ce qui a été la force de la ligne claire de l’UMP de Chirac, Raffarin ou Sarkozy, qui avaient érigé une véritable muraille avec les extrêmes. » En effet, d’après Franck Riester, « un certain nombre de responsables LR ne sont pas clairs » avec l’extrême droite, notamment Éric Ciotti, qui avait dit préférer Éric Zemmour à Emmanuel Macron dans un second tour hypothétique. « Cette façon électoraliste de faire la danse du ventre devant Éric Zemmour et Marine Le Pen est une rupture avec l’ADN même de la droite républicaine », dénonce le président d’Agir.

Dans la même thématique

Strasbourg :  public meeting ahead of the European elections-Place Publique- Parti Socialiste
6min

Politique

Européennes 2024 : après le 1er mai, la bataille pour l’hégémonie à gauche se durcit

Quelques mois après la fin de la Nupes, la prise à partie de Raphaël Gluckmann tête de liste socialiste-Place Publique lors d’un rassemblement du 1er mai à Saint-Etienne, relance le débat sur l’existence de « deux gauches irréconciliables ». Entre stratégie électorale et concurrence pour l’électorat de gauche, l’union semble plus lointaine que jamais.

Le

Police operation “Place Nette” secteur Las Planas a Nice
5min

Politique

JO Paris 2024 : les recommandations du Sénat vont éviter le crash de la lutte antidrone

Depuis un an et demi, le sénateur LR Cédric Perrin s’inquiète des failles du système de lutte antidrone qui sera déployé lors des Jeux Olympiques. Elu à la tête de la commission de Affaires étrangères et de la Défense du Sénat en octobre dernier, il avait diligenté une mission d’information confidentielle sur le sujet. Ce jeudi, il indique que la Direction générale de l’armement a suivi ses recommandations.

Le