- La gestion de la crise : « Nous ne sommes pas satisfaits du tout »
Ces deux derniers mois ont été révélateurs pour François Baroin. La crise sanitaire qu’a endurée le pays a démontré l’importance des régions et départements dans sa gestion de la crise sanitaire. Le maire de Troyes aimerait entendre le gouvernement s’exprimer davantage sur la gestion de la crise. « Si l’État est satisfait de ce qui s’est passé pendant deux mois : comme l’a dit Gérard Larcher, il faut qu’ils le disent. Nous, on n’est pas satisfait du tout, les Français ont eu peur, on a fait tout ce qu’on pouvait. On était aux premières loges. Et si les maires n’étaient pas là, je peux vous le dire, ce n’est pas du tout la même aventure socialement. » Il a rappelé que les maires sont allés au-delà de ce qu’ils devaient faire lors de cette crise et n’ont pas hésité à prendre des risques « juridiques »
Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements déplore également le manque de dialogue entre Territoires Unis qui regroupe les communes, départements et régions en son sein, et le gouvernement. Notamment la dernière Conférence des territoires qui a beaucoup déçu le président de l’ADF jugée « inutile ». « Si on continue à fonctionner comme dans le passé pour organiser des grandes messes ou on ne peut pas s’exprimer… On avance, nous ne sommes pas des théoriciens […] on est des praticiens. On a posé le diagnostic… le président de la République à tout intérêt à appliquer ce qu ’on propose… »
- « Emmanuel Macron n’est pas un décentralisateur »
Pour François Baroin, si le gouvernement met du temps à agir c’est par manque d’expérience du président de la République et n’hésite pas à le critiquer fermement : « Emmanuel Macron n’est pas un décentralisateur […] Ce n’est pas sa formation, sa culture, il n’a jamais été élu local mais il est à l’écoute et puisque sa responsabilité dans son mandat présidentiel c’est d’apporter des réponses »
- Les préfets : un manque de moyens
Sur cette question François Baroin interpelle directement le président. « Il doit constater que les préfets départementaux n’ont plus aucune autorité sur leurs administrations qui répondent uniquement qu’à leurs ministres ».
Le maire de Troyes alerte également le gouvernement sur le « choc social » qui suivra la crise. Selon la Dares, 1 million d’emplois devraient être supprimés cet été et 1 million supplémentaire ce décembre, a expliqué François Baroin. « Si l’État pense qu’il est armé pour le choc social que ça représente, je pense qu’il n’a pas compris l’inefficacité et l’impuissance dans ses départements. »
Dominique Bussereau qui a travaillé avec le nouveau Premier ministre quand il était ministre de l’Agriculture a davantage confiance en ce nouveau gouvernement et espère plus de changements. Pour lui, l’ancien maire de Prades est « quelqu’un qui connaît bien les problèmes des collectivités. Je suis optimiste il faut toujours être optimiste sur le fait que nous aurons une oreille attentive. »