1907-2017. L’Association des maires de France fête ses 110 ans et son 100ème congrès (les deux guerres ayant interrompu les réunions). L’occasion pour son président François Baroin d’un rappel historique en guise de petite pique à l’exécutif. « La première fois où les maires ont décidé de se rassembler et d’organiser un congrès, en 1907, c’était pour protester contre l’Etat qui avait pris la décision de supprimer un impôt : l’octroi prélevé par les villes pour financer les services publics » explique à l’ouverture du congrès. « C’est vous dire si cette problématique des relations conflictuelles entre l’Etat central et les communes est vieux comme le congrès des maires ».
Gel des contrats aidés, baisse des APL, suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages… Les inquiétudes ne manquent pas pour les maires. « Nous sommes à la fois très attentifs et très à l’écoute de l’Etat dans ses propositions puisque c’est un partenaire incontournable des politiques publiques que nous portons localement » explique le maire de Troyes. « Mais nous sommes très inquiets car le jour de l’ouverture de la Conférence nationale des territoires (le 17 juillet dernier au Sénat, NDLR), nous sommes passés de 10 milliards d’euros d’engagements présidentiels à 13 milliards d’euros de demandes d’efforts supplémentaires et nous ne pouvons plus. Cela fait 7 ans que ça dure. »
« Il y a donc beaucoup d’impatience républicaine à accueillir le nouveau président de la République » a-t-il poursuivi. « Nous sommes très inquiets car on ne peut pas imaginer la transformation du pays sans les communes et encore moins contre les communes. On ne peut pas imaginer l’avenir du pays qui se résumerait uniquement à une grande capitale. Il faut que ce soit équilibré partout en France. »
Le président de la République, qui s’exprimera jeudi est donc prévenu. « Nous lui avons redit notre demande d’une loi de finances qui établirait les liens entre l’Etat et les collectivités locales, comme cela existe pour la sécurité sociale. Au fond, nous voulons plus de libertés, plus de responsabilités, plus de décentralisation. Nous avons confiance en nous, en la capacité de nos équipes à transformer chacun de nos territoires à la condition que l’on nous en donne les moyens. »