Même si leur famille est engagée au sein du gouvernement, tous les députés n’ont pas l’intention de sauver François Bayrou, le 8 septembre, à l’occasion d’un vote de confiance sur l’impératif de la maîtrise des finances publiques. Face à François Bayrou cet après-midi du 2 septembre, les responsables de LR ont fait part de leurs lignes rouges, l’intimant de renoncer en particulier à la suppression de deux jours fériés, en contrepartie de propositions alternatives.
« Si on veut que la majorité du groupe LR vote la confiance sur cette question budgétaire, il est fondamental que ce qui a pu choquer les Français soit entendu », a signifié le président des députés LR Laurent Wauquiez.
Tout en disant comprendre la « colère » d’une partie de la population contre le contenu du plan d’économies, son ancien rival pour la présidence du parti, Bruno Retailleau, a pour sa part indiqué qu’il était hors de question de voter en défaveur du Premier ministre lundi. « Il ne faut pas se tromper sur le sens du vote. Ca n’est pas une question pour ou contre le Premier ministre, le gouvernement, pour ou contre les mesures que le Premier ministre a proposées au mois de juillet dernier. La question qui est posée, c’est de savoir si la dette astronomique, qui pèse sur les épaules de tous les Français, c’est une menace ou pas. Moi, vous ne me ferez pas répondre non à cette question. »
« François Bayrou s’est montré ouvert, il le dira d’ailleurs lui-même »
Cette mise au point faite, le ministre de l’Intérieur a indiqué que la délégation LR avait demandé au Premier ministre de soustraire du plan d’économies la suppression de deux jours fériés. « On a des propositions pour que le temps de travail soit plus important, mais ça n’est pas possible que pour un temps de travail plus important , il n’y ait pas une rémunération. François Bayrou s’est montré ouvert, il le dira d’ailleurs lui-même, pour faire en sorte que sur cette notion des deux jours fériés, les choses puissent être discutées et même au-delà d’être discutées », a insisté l’ancien chef de file la droite sénatoriale.
« Il a dit qu’à condition qu’il n’y ait pas de renoncement à l’effort budgétaire, il était prêt à ce que ce sujet soit remis sur la table. C’est évidemment pour nous une avancée importante », a confirmé Laurent Wauquiez, à ses côtés. Outre l’ouverture d’un débat sur le temps de travail, le député de Haute-Loire exige par ailleurs une « grande loi de lutte contre la fraude et l’assistanat ». LR veut parallèlement que les franchises médicales ne soient pas relevées, préconisant plutôt de réduire les moyens dédiés à l’AME, l’aide médicale d’État destinée aux immigrés en situation irrégulière. « J’ai enregistré qu’il y avait un bougé de la part du Premier ministre », a fait savoir Bruno Retailleau.
L’éventuelle clémence de tous les députés LR risque de ne pas suffire, puisque les oppositions affirment qu’elles vont voter contre la confiance. Emmanuel Macron, qui recevait plus tôt les trois principaux chefs des partis représentés au gouvernement (Gabriel Attal pour Renaissance, Edouard Philippe pour Horizons et Bruno Retailleau pour LR) a enjoint les forces du camp gouvernemental à « travailler » avec le PS, mais pas avec LFI ni le RN, selon l’AFP. Les trois participants ont d’ailleurs manifesté leur opposition à une nouvelle dissolution, sur cette même source citée par l’agence de presse.