François Bayrou, qui a dévoilé mercredi ses intentions pour l’élection présidentielle, est un inlassable militant d’un centre indépendant, qui a...
François Bayrou, inlassable militant d’un centre indépendant
François Bayrou, qui a dévoilé mercredi ses intentions pour l’élection présidentielle, est un inlassable militant d’un centre indépendant, qui a...
Par Déborah CLAUDE, Baptiste PACE
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François Bayrou, qui a dévoilé mercredi ses intentions pour l’élection présidentielle, est un inlassable militant d’un centre indépendant, qui a déjà tenté trois fois d'entrer à l’Elysée (2002, 2007, 2012).
Il a décidé de se rallier à Emmanuel Macron qui tente, après lui, de s'approprier le credo porteur du "ni droite, ni gauche" ?
Alors que "tout petit déjà, il avait une seule ambition, +être président de la République+", selon des camarades de jeunesse, le Béarnais (65 ans) semblait ces derniers mois "moins habité qu'avant" par son destin élyséen, aux dires de certains témoins.
François Bayrou avait d'ailleurs annoncé qu'il soutiendrait Alain Juppé si le maire de Bordeaux sortait vainqueur de la primaire de la droite l'an dernier. Non sans avoir exprimé de lourdes réticences sur ces primaires qui favorisent "le noyau dur" de chaque camp, au détriment du "grand rassemblement" qu'il prône depuis vingt ans.
François Bayrou
AFP
La victoire de François Fillon a semblé valider son analyse et le maire de Pau n'a eu de cesse, depuis, de critiquer son programme "ultralibéral", "droitier" et "dangereux pour l'alternance".
"Les gens m'identifient à l'idée du centre", n'a cessé de souligner ces derniers mois le président du MoDem, qui doit pourtant désormais compter avec la présence d'un nouveau trublion, Emmanuel Macron, lui aussi pourfendeur d'un clivage droite-gauche "dépassé", mais de plus de vingt-cinq ans son cadet.
- Agrégé de lettres, agriculteur et obstiné -
Fils d'agriculteur, natif de Bordères (Pyrénées-Atlantiques), catholique et laïc, grand lettré et auteur d'une biographie remarquée d'Henri IV, François Bayrou est entré en politique après son agrégation dans les années 70.
Le sénateur Jean-Marie Vanlerenbergue se souvient avoir vu "débarquer un gars qui était agrégé de lettres et agriculteur" et avoir tout de suite compris que "ce type" allait "aller loin". "Alors, on l'a chouchouté", dit-il trois décennies plus tard.
Certains de ses compagnons de route lui reprochent son manque d'esprit d'équipe, son ambition et son orgueil. Beaucoup lui reconnaissent son obstination, comme celle d'ailleurs qu'il a mise à vaincre son bégaiement survenu à l'âge de 7 ou 8 ans.
François Bayrou, ministre de l'Education Nationale et François Fillon, ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche du gouvernement Edouard Balladur, à l'issue du conseil des ministres le 22 juin 1994 à Paris
AFP/Archives
François Bayrou prit la relève de Pierre Méhaignerie à la tête du Centre des démocrates et sociaux (CDS) en 1994. Après être entré à l'Assemblée en 1986, il devint ministre de l’Éducation de 1993 à 1997, réussissant à se maintenir dans le gouvernement Chirac-Juppé après avoir pourtant soutenu Edouard Balladur.
Mais cet ardent défenseur de l'indépendance du centre prit peu à peu ses distances avec son ancien allié de droite en devenant le pourfendeur de la bipolarisation de la vie politique française.
Une gifle administrée à un enfant de Strasbourg qui tentait de lui faire les poches lui avait valu un solide regain de popularité lors de sa première tentative élyséenne en 2002 (6,8%). Mais son meilleur score (18,6%), le leader centriste l'a réalisé cinq ans plus tard, en 2007, sans toutefois se qualifier pour le second tour.
Son refus de soutenir Nicolas Sarkozy a entraîné alors le départ de la plupart de ses soutiens. M. Bayrou n'a ensuite eu de cesse de pourfendre cet "enfant barbare", au point d'annoncer son soutien à François Hollande dans l'entre-deux-tour de 2012, après un score décevant au premier (9,1%).
Mais la déception envers François Hollande, François Bayrou l'a ressentie "dès la première seconde de son investiture", écrit-il dans son dernier opus, "Résolution française" (L'Observatoire), dans lequel il renvoie dos à dos les deux derniers présidents.
Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…
Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.
Après avoir reçu les différents partis politiques du socle commun la semaine dernière, Sébastien Lecornu s’est entretenu ce lundi avec Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT lui a présenté ses exigences.
Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.