« Monsieur le Premier ministre, cher François, bienvenue ! » À l’issue d’un entretien d’un peu moins de trente minutes, Michel Barnier a pris la parole aux côtés de François Bayrou, pour sa dernière intervention comme locataire de l’hôtel Matignon. « Notre pays est dans une situation inédite et grave. Je savais depuis le premier jour, le 5 septembre, que le temps de mon gouvernement était compté sous la menace d’une alliance improbable entre des forces politiques que tout oppose mais réunies dans une volonté de blocage et de confusion », a déploré Michel Barnier, en référence à la motion de censure portée par les députés de gauche, et votée par l’extrême droite, qui a renversé son gouvernement le 4 décembre.
« Ce temps très bref, nous avons essayé de l’utiliser au mieux », a assuré l’ancien commissaire européen. « Nous avons remis l’Etat en marche après les trois mois de turbulences qui ont suivi la dissolution de l’Assemblée nationale », a-t-il fait valoir. « Nous avons tenté de faire de la politique autrement, avec peu d’effets d’annonce, en parlant moins, en agissant plus, avec du dialogue et du respect », a ajouté le LR. Des paroles qu’ont dû apprécier, à n’en pas douter, les macronistes rassemblés dans la cour de l’hôtel Matignon.
L’éphémère chef de gouvernement a encore voulu alerter sur l’Etat des finances publiques, alors que la politique budgétaire qu’il a défendue lui a coûté le soutien de l’Assemblée. « Ce déficit n’a pas disparu comme par l’enchantement d’une motion de censure. On aurait tort de l’oublier, ainsi que la dette qui l’accompagne, faute de quoi ils se rappelleront brutalement à nous », a-t-il averti.
Michel Barnier a quitté Matignon à pied, sous les applaudissements, main dans la main avec son épouse Isabelle Altmayer-Barnier.