Emmanuel Macron l’avait confié en décembre au média en ligne Brut : « Peut-être que je ne pourrai pas être candidat ». Si le chef de l’Etat n’était pas en situation de se représenter à la présidentielle de 2022, Patrick Mignola, le président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, verrait bien François Bayrou comme alternative. Le haut-commissaire au Plan pourrait reprendre le flambeau et servir de recours. « Il pourrait l’être, il fait partie des leaders naturels de la majorité présidentielle », a expliqué le député de Savoie dans Audition publique, sur les chaînes parlementaires, en partenariat avec Le Figaro Live. Et d’expliquer : « Il a cette qualité principale dans la vie politique française de ressentir le bon sens populaire, un certain nombre d’atteintes profondes. »
Après trois campagnes présidentielles, de 2002 à 2012, le président du Mouvement démocrate, à 70 ans, restera loyal au président Emmanuel Macron. Patrick Mignola en est convaincu. Il estime que le maire de Pau en a fini avec ses ambitions personnelles. « Aujourd’hui, il n’est pas dans une situation où il veut exister pour exister. Il veut être influent pour être utile aux Français […] Il est passé dans ce moment où il préfère faire bouger les choses que valoriser sa personnalité. »
Une « conversation très constructive » entre Macron et Bayrou
Mais que dire de l’état des relations entre le MoDem et la République en marche, quand son combat pour le scrutin à la proportionnelle aux législatives a été enterré ? Patrick Mignola assure que le président de la République et le centriste, qui s’était désisté pour lui ouvrir le chemin vers la victoire en 2017, s’apprécient toujours autant. « Je vois une relation entre les deux hommes qui est une relation empreinte de respect, d’amitié, d’admiration, et de conversation très constructive dans un moment difficile que passe le pays […] Je n’imaginerais pas qu’Emmanuel Macron ne continue pas de s’appuyer sur François Bayrou. »
Le député de Savoie souligne d’ailleurs que la proportionnelle – même si elle ne nécessite pas de révision de la Constitution, rappelons-le – est une victime collatérale de l’arrêt de la réforme institutionnelle, emportée par l’affaire Benalla à l’été 2018. « Je ne crois pas que ce soit le président de la République qui ait fermé la porte. Pour le moment, ce sont les parlementaires qui ont fermé la porte », estime Patrick Mignola.