François Bayrou Premier ministre ? : « Le signal qui serait envoyé, c’est la volonté du président de poursuivre sa politique », dénonce Stéphane Troussel

Pour le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis, Emmanuel Macron devrait admettre « que les Français, consultés à trois reprises en juin et juillet, l’ont sanctionné ». Une éventuelle nomination de François Bayrou, reçu à l’Élysée ce vendredi matin, serait donc un mauvais signal.
Rédaction Public Sénat

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Les choses s’accélèrent. Alors que la nomination d’un nouveau Premier ministre est attendue ce vendredi 13 décembre, des sources ministérielles confirment à l’AFP que le gouvernement Barnier est convié à Matignon pour une passation de pouvoir « en fin de matinée ».

Quoi qu’il en soit, dix jours après la censure du gouvernement de Michel Barnier, le délai d’attente pour la nomination d’un nouveau chef de l’exécutif est « indécent », juge Stéphane Troussel, invité de la matinale de Public Sénat. « Emmanuel Macron veut faire durer le plus longtemps possible le temps où il donne l’impression au pays de compter encore un peu. Il faudrait qu’il admette que les Français, consultés à trois reprises en juin et juillet, l’ont sanctionné », estime le président du département de Seine-Saint-Denis et porte-parole du Parti socialiste.

« Personne ne peut douter que François Bayrou soit un fidèle du président de la République »

Plusieurs noms sont toujours sur la table, mais le rendez-vous entre Emmanuel Macron et François Bayrou prévu ce 13 décembre au matin alimente les spéculations. « Personne ne peut douter que François Bayrou soit un fidèle du président de la République, il s’est même retiré de la course à la présidentielle pour soutenir Emmanuel Macron », observe Stéphane Troussel. Si le président du MoDem était nommé, « le signal qui serait envoyé, c’est la volonté du président de la République de poursuivre la politique qu’il a menée », ajoute-t-il.
Le socialiste laisse toutefois la porte ouverte à une non-censure d’un éventuel gouvernement Bayrou. « C’est la gauche qui, face à la crise politique et institutionnelle, a proposé une méthode. Est-ce que le Premier ministre qui sera nommé dans la journée sera ouvert au compromis et s’engagera à ne pas utiliser de 49.3 ? Il peut ne pas y avoir de censure dans ces conditions », affirme Stéphane Troussel.

Vers une rupture entre le PS et LFI ? « L’hégémonie, c’est fini »

Après le vote de la motion de censure, sans renoncer à la demande d’un Premier ministre de gauche, le premier secrétaire du PS Olivier Faure s’était dit prêt à des « concessions réciproques », en vue de sortir du blocage. De quoi nourrir des tensions avec le reste des partis du Nouveau Front populaire et surtout avec La France insoumise.

Stéphane Troussel « ne croit pas » à une « rupture » entre les deux partis, mais juge tout de même sévèrement la position des insoumis dans les négociations en cours. « Nous, face à la crise politique et institutionnelle, nous ne pensons pas qu’il faille dire “tout le programme, rien que le programme” [du Nouveau Front populaire] et n’être rivé que sur une élections présidentielle anticipée », dénonce-t-il. Pour le porte-parole du PS, « l’hégémonie [de Jean-Luc Mélenchon], c’est fini » : « La gauche n’est jamais aussi forte que quand elle est plurielle et que chacune de ses composantes est forte ».

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