François de Rugy, l’écolo qui n’aime pas les excès, au « perchoir »

François de Rugy, l’écolo qui n’aime pas les excès, au « perchoir »

Parlementaire expérimenté et modéré issu des rangs écologistes, François de Rugy, désigné mardi par les députés REM pour présider...
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Par Charlotte HILL

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Parlementaire expérimenté et modéré issu des rangs écologistes, François de Rugy, désigné mardi par les députés REM pour présider l'Assemblée nationale et rallié depuis plusieurs mois à Emmanuel Macron, entend réformer la chambre basse pour la rendre "plus moderne".

A 43 ans, le député de Loire-Atlantique, qui va devenir le quatrième personnage de l’État, peut se targuer de son expérience d'ancien co-président du groupe écologiste de l'Assemblée et d'ancien vice-président de l'institution.

Toujours tiré à quatre épingles, cet élu à la chevelure argentée décrit par son entourage comme "solide, travailleur et modéré" et "n'aimant pas les excès", entame son troisième et "dernier mandat de député", après avoir été réélu avec 66% des voix sous l'étiquette REM.

Pour le "perchoir", il a mené une campagne active, défendant une Assemblée "plus démocratique, plus efficace et plus moderne".

Barbara Pompili, avec laquelle il a co-présidé le groupe écologiste lors de la dernière législature jusqu'à son implosion, vante un élu avec "de l'expérience, un bilan".

"Il a un projet sur la rénovation de l'institution et de la procédure parlementaire. Il est respecté sur tous les bancs", affirme à l'AFP cette ex-ministre réélue députée sous l'étiquette REM, jugeant M. de Rugy "capable de mener et d'apaiser les débats", ainsi que "d'incarner dignement l'Assemblée vis-à-vis de l'extérieur".

- Un patronyme sans "château" ni "trésor" -

L'ex-EELV, rallié au groupe PS en mai 2016 avec 5 autres "réformistes" pro-gouvernement en prenant ses distances avec les écologistes "contestataires", ne semble pas susciter de réactions épidermiques à l'Assemblée.

Un élu de gauche éminent le présente comme "respecté et expérimenté", tandis qu'un centriste ne voit "pas de problème" dans son choix.

"Il est très à gauche, mais au-delà de ça, c'est quelqu'un qui aura à coeur que l'institution soit respectée", pense le chef des députés LR Christian Jacob, lui reconnaissant "une expérience parlementaire solide", même si "après, on verra".

Un autre LR le voit comme un "réformateur ouvert d'esprit, compétent", lui trouvant toutefois le défaut d'être "parfois trop cassant".

Et un socialiste glisse que "la primaire du PS a eu au moins un mérite", celui de le faire émerger. M. de Rugy avait acquis une certaine notoriété lors de cette primaire élargie, où il avait cherché à imprimer la marque de l'"écolo sérieux" et obtenu environ 3,8% des voix au premier tour.

Né le 6 décembre 1973 à Nantes, cet élu aux yeux clairs avait ensuite annoncé dès février son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle, plutôt qu'à Benoît Hamon, vainqueur de la primaire.

"Je préfère la cohérence à l'obéissance", avait justifié le député, qui avait notamment soutenu la déchéance de nationalité pendant le quinquennat Hollande, dont il a toutefois assuré avoir été "quand même très critique".

Issu de la noblesse, et "assez souvent" attaqué sur son nom (patronyme complet: François Goullet de Rugy), selon son entourage, il n'a pourtant ni "château", ni trésor" et des parents enseignants.

Ce diplômé de Sciences Po a d'abord été assistant parlementaire du groupe Radical citoyen et Vert de 1997 -date de son adhésion aux Verts, après un passage à Génération écologie- à 2002.

A partir de 2001, il a été adjoint aux transports du maire de Nantes d'alors, Jean-Marc Ayrault, auquel il s'est opposé sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il a été élu député en 2007 puis en 2012, avec le soutien du PS.

Père de deux enfants, il est notamment l'auteur d'"A quoi peut bien servir un député écolo ?" et de "Écologie ou gauchisme, il faut choisir".

"Drôle", "moderne" et "très attaché à la Bretagne", selon son entourage, il aime la pêche en mer, notamment du homard, les biographies et la variété française, de Renaud à Johnny Hallyday.

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