« François de Rugy se prend pour un surveillant général », reproche Éric Coquerel
L’attitude du président de l’Assemblée nationale ne passe pas pour le député France insoumise de Seine-Saint-Denis, qui s’en est ému dans notre émission Parlement Hebdo. La menace des sanctions financières en cas d’absentéisme n'est pas la seule raison invoquée.

« François de Rugy se prend pour un surveillant général », reproche Éric Coquerel

L’attitude du président de l’Assemblée nationale ne passe pas pour le député France insoumise de Seine-Saint-Denis, qui s’en est ému dans notre émission Parlement Hebdo. La menace des sanctions financières en cas d’absentéisme n'est pas la seule raison invoquée.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les méthodes de François de Rugy agacent Éric Coquerel. Invité de Parlement Hebdo, le député de la France insoumise s’en est pris au président de l’Assemblée nationale, qui avait annoncé, dimanche, vouloir appliquer plus « strictement » les sanctions financières en cas d’absentéisme répété en séance. « Je voudrais rappeler qu’il n’est pas surveillant général », a critiqué Éric Coquerel.

L’image qui a mis le feu aux poudres, c’est celle d’un hémicycle clairsemé le 22 janvier. Ce jour-là était examinée la proposition de résolution pour un nouveau Traité de l'Élysée, après une allocution du président du Bundestag allemand, Wolfgang Schäuble. Éric Coquerel a pointé la responsabilité de François de Rugy. « S’il voulait plus de monde, il fallait qu’il prenne plus au sérieux son texte et qu’il fasse un vrai débat parlementaire. » Il reproche notamment au président de l’Assemblée d’avoir transmis le texte en pleine période de trêve des confiseurs, sans possibilité de l’amender, contrairement au Parlement allemand.

« Très politico-rigide »

« C’est un député comme un autre », rappelle l’élu de Seine-Saint-Denis. « Si on parle des absences, je veux bien que l’on parle de la présence de François de Rugy dans l’Assemblée et qu’on le fasse au prorata, du fait qu’il a le double de l’indemnité. Allons-y, mettons tout sur la table ! »

Éric Coquerel a encore en mémoire la menace exprimée par le président de l’Assemblée pendant la séance agitée du 19 janvier. « Si chaque fois qu'un député pose une question, les députés des autres groupes couvrent de leur voix les propos tenus, alors nous arrêterons les séances de questions au gouvernement car […] cela n'aura plus aucun intérêt de les tenir », avait rappelé à l’ordre François de Rugy. « Sa façon de gérer les choses est très politico-rigide », considère le coordinateur du Parti de gauche.

En dehors de ces épisodes de tension, le député rappelle qu’il y a également un contexte institutionnel, comme la loi de moralisation, concentrée sur le Parlement selon lui, et le projet de réduction d’un tiers du nombre de parlementaires. « Tout cela renforce l’aspect très présidentialiste de la Ve République. François de Rugy y participe. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

« François de Rugy se prend pour un surveillant général », reproche Éric Coquerel
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le