Après trois jours passés à La Réunion, parfois mouvementés, François Fillon se rendra mardi matin au Sénat, où il s’exprimera devant les groupes UDI des deux assemblées. Une réunion pour rassurer et échanger avec ses alliés qui, comme les Républicains, traversent la tempête politique depuis bientôt trois semaines.
« Il vient devant le groupe pour repréciser quels sont les termes de notre partenariat », explique la sénatrice Catherine Morin-Desailly. Le menu pourrait être chargé. Il y a tout d’abord la question des investitures pour les législatives, qui fait toujours l’objet de négociations entre les deux partis.
Le projet présidentiel, et les amendements réclamés par le centre, pourraient eux aussi être sur la table des échanges. « Comment approfondir le projet pour prendre les analyses portées par les centristes ? », demande la sénatrice de la Seine-Maritime, qui aimerait que François Fillon aille plus loin sur les thématiques éducative, culturelle et numérique.
« Je crois qu’on va dans le mur »
On voit mal également comment les affaires, qui empêchent la campagne de François Fillon de reprendre, pourraient ne pas être abordées durant la rencontre. « Je pense qu’il y aura un certain malaise qui sera exprimé », avance le sénateur Jean-Marc Gabouty. Si l’élu de la Haute-Vienne se pose en retrait, il ne cache cependant pas sa perplexité devant une situation qu’il juge « désagréable » et « inédite ». En parlant des « retours négatifs » dans sa circonscription, Jean-Marc Gabouty n’aborde pas vraiment la suite de la campagne avec optimisme. « Je crois que l’on va dans le mur. »
Catherine Morin-Desailly partage un diagnostic similaire. « On le voit dans nos campagnes, dans nos villes, notre électorat est très déboussolé. Les gens disent qu’ils ne savent plus pour qui voter », raconte-t-elle.