Comme François Mitterrand en son temps, François Hollande a choisi de revenir au siège de son parti, rue de Solférino dans la foulée de son départ de l'Élysée. Longuement applaudi à son arrivée à la tribune, aux cris de « merci, merci », le désormais ex-président de la République, qui a fait le bilan de son action, s'est dit dans son discours heureux de « retrouver des souvenirs, des visages ». « Sans vous, sans le mouvement que vous portez, sans la force que vous incarnez, je n’aurais jamais présidé la France », a-t-il reconnu, avant de faire le bilan de son action à la tête du pays :
« Ce fut un honneur et une responsabilité que de diriger la France au nom du peuple français mais aussi de tous ces anonymes qui m’ont amené où il y a quelques instants j’étais. »
Dans un discours de plus de vingt minutes, le chef de l'État a particulièrement insisté sur la nécessité de préserver l'unité :
« Nous devons être exemplaires dans l’action et solidaires dans le mouvement. C’est quand il peut y avoir une défaillance sur ces deux valeurs essentielles que nous pouvons connaître des déconvenues. En revanche, quand nous sommes unies, quand nous sommes conscients de la tâche qui nous attend, notre victoire ou notre combat. »
Attentats, crise de la zone euro, crise économique, accord de la COP21 : François Hollande est revenu sur les grands moments qui ont jalonné ses cinq ans à l'Élysée. Il a estimé que son quinquennat a permis d'améliorer la situation globale du pays :
« Nous avons cette satisfaction, que je ne veux pas rendre présomptueuse quand je sais qu’il y a encore tant de valeurs, tant de chômage, tant de difficultés. Mais permettez-moi de vous le dire, je laisse un pays, la France, dans un état bien meilleur que celui que j’ai trouvé. » - François Hollande
Il a également salué l'une des grandes réformes du quinquennat : le mariage pour tous. « Aujourd’hui, c’est nous, et l’histoire le retiendra, et c’est irréversible, qui avons permis le mariage pour tous », a-t-il déclaré.
« Le pays a besoin de vous et aura toujours besoin de vous »
Même lorsque François Hollande a souligné les « épreuves » et les « difficultés » du pouvoir, l'humour n'était jamais loin, comme cette référence au mouvement d'Emmanuel Macron :
« Des périodes difficiles, j’en ai connues aussi dans l’opposition. Quand on était ramené à peu, et que l’on a repris la marche, la bonne marche, la grande marche, la marche longue. »
François Hollande a également appelé les socialistes à croire en l'avenir :
« Ce mouvement, il durera, et il donnera sans doute lieu à des formes nouvelles, à d’autres modes d’organisation, à des structures différentes d’aujourd’hui. »
« Il faut penser qu’il y a une différence entre les tempêtes que l’on doit assumer, et simplement les flux et les reflux qui font partie de la vie », a-t-il expliqué, en conseillant au PS de « ne pas céder à la confusion » et l'appelant « à inventer, à imaginer l’avenir que vous devez présenter à notre peuple ».
« Le pays a besoin de vous, et aura toujours besoin de vous. »
L'intégralité du discours de François Hollande :
Replay. Le discours de François Hollande au PS après son départ de l'Élysée
« Cher François, bienvenue à la maison »
Un peu plus tôt, il avait été accueilli par le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis.
Jean-Christophe Cambadélis : « Cher François, bienvenue à la maison »
Après son départ de l'Élysée, François Hollande est arrivé au siège du Parti socialiste, rue de Solférino, où il a été accueilli par le premier secrétaire. « J’ai eu un peu peur que le temps fût hollandais », a débuté avec une pointe d'humour Jean-Christophe Cambadélis, « après l’orage et la pluie, il y a toujours le bleu ». « Tu as su moderniser la France tout en conservant à celle-ci une concorde nationale, malgré les vicissitudes du temps », lui a lancé le premier secrétaire.
« Ce que l’on pourra mesurer au fil des années, c’est cet apport, cette capacité à garder les Français ensemble. - Jean Christophe Cambadélis »