François Patriat réélu président du groupe LREM du Sénat face à Julien Bargeton
François Patriat est réélu président du groupe LREM du Sénat, rebaptisé Rassemblement démocrate, progressiste et indépendant. Il l'a emporté, en présence des ministres Sébastien Lecornu et Jean-Baptiste Lemoyne, face au sénateur de Paris Julien Bargeton. Le groupe reste stable avec au moins 23 sénateurs, voire 25.
Pas de révolution de Palais. François Patriat est réélu président du groupe LREM du Sénat, rebaptisé Rassemblement démocrate, progressiste et indépendant (RDPI). Il l’emporte par 16 voix contre 5 pour le sénateur de Paris, Julien Bargeton, qui était candidat contre le président sortant. On compte un vote blanc.
« Acte démocratique »
François Patriat a été réélu dimanche en Côte-d’Or après une campagne intense. Son élection était loin d’être acquise. Celui qui se qualifiait « d’Iron man » a réussi son pari. Sa victoire l’a renforcé. Même s’il ne veut pas reprendre le terme, ces deux scrutins remportés sonnent comme une petite revanche, pour l’ancien socialiste. « Pour moi, c’est une immense fierté d’avoir la confiance de mes amis qui m’ont réélu. (…) Nous voulons acter le fait que nous avons changé le nom de notre groupe, qui devient Rassemblement démocrate, progressiste et indépendant. Et le premier acte démocratique, c’est qu’il puisse y avoir des votes sans heurt, sans drame, avec le souci de la cohésion » réagit après la réunion, au micro de Public Sénat, le président de groupe (voir les images d’Aurélien Romano). Un vote interne, à bulletin secret, qui n’est pas anodin, alors que le manque de démocratie interne a pu être reproché au parti. François Patriat ajoute : « On nous avait prédit la perte de la moitié du groupe, un échec personnel, le fait que le groupe ne se maintiendrait pas, qu’il y avait dissensions. Il n’y en a pas et le groupe monte à 25, ce qui n’était pas acquis il y a 3 mois ».
Après la raclée des municipales, les sénatoriales s’annonçaient pour le moins difficiles pour LREM. Au final le groupe limite largement la casse. Mieux : il pourrait même gagner quelques sièges. François Patriat annonce 25 sénateurs, contre 23 avant l’élection. En réalité, ce jeudi midi, ils sont 23 sénateurs sûrs, deux autres étant encore en discussion.
« J’ai Emmanuel Macron à l’épaule »
En arrivant ce matin, dans le couloir du troisième étage qui mène à la salle François Mitterrand, où se réunissent les sénateurs LREM, François Patriat affichait déjà un large sourire. Surprise, il est entouré de Sébastien Lecornu et Jean-Baptiste Lemoyne, les deux ministres élus sénateurs dimanche. Ils resteront bien au gouvernement, comme prévu, mais pendant un mois, ils sont sénateurs, sans avoir le droit de siéger ni de voter. Ils n’ont pas non plus d’indemnité. En revanche, ils peuvent voter au sein du groupe pour l’élection du président… (voir ici les explications de Sébastien Lecornu).
Dans la salle, tout en longueur, François Patriat pose volontiers à côté de la photo du président de la République. « J’ai Emmanuel Macron à l’épaule » sourit ce proche du chef de l’Etat. L’ambiance est bon enfant. Tout le monde se retrouve.
Julien Bargeton, qui souhaitait un changement de gouvernance, est arrivé un peu moins détendu. Le sénateur de Paris, jusqu’ici porte-parole du groupe, a finalement échoué à faire vaciller le fidèle du chef de l’Etat. A la sortie, le sénateur accepte sans problème sa défaite. Et il l’assure, tout le monde reste uni : « Quand il n’y a pas de vote on dit c’est l’uniformité, il n’y a pas le choix. Et quand il y a un vote, on dit vous êtes divisés. Non. Il y a le talisman de l’unité. On y tient comme à la prunelle de nos yeux. On a eu un échange. François Patriat l’emporte. Et nous sommes tous soudés pour avoir un groupe actif, dynamique ». Regardez :
Sept sénateurs ultramarins
Comment le groupe arrive à maintenir une stabilité ? Comme il y a trois ans, il bénéficie de l’apport de sénateurs ultramarins. « Notre groupe représente l’ensemble de la France. Il y a 7 ultramarins dans notre groupe. (…) Ils ne sont pas là de façon corporatiste mais de façon unitaire et nationale » souligne François Patriat. La présence de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer, a-t-elle pu jouer ? « Tout a joué pour l’attractivité. Les deux ministres sont des ministres jeunes, impliqués » répond le sénateur de Côte-d’Or.
« On dit Chablis ! »
La réunion terminée, tout le monde descend. Direction la Cour d’honneur et le perron central pour une photo de groupe. Ambiance rentrée des classes, entre les anciens et les petits nouveaux. Ça chahute. André Reichardt, sénateur du groupe LR, passe à côté. « André, vient ! » lui disent les macronistes. « Ça vous coûtera une présidence » plaisante l’élu de droite. « Et toi, on te donne même la présidence du Sénat si tu veux ! » ajoute André Gattolin, sénateur LREM des Hauts-de-Seine. C’est le moment de la photo. « On dit Chablis ! » lance Jean-Baptiste Lemoyne, élu dans l’Yonne. « On dit Riesling ! » corrige Patricia Schillinger, réélue dans le Haut-Rhin. Le Sénat est définitivement l’assemblée des territoires… et de tous les terroirs.
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