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Françoise Gatel, une personnalité « pointue et attachante » au ministère délégué à la ruralité, l’artisanat et au commerce

PORTRAIT - La sénatrice d’Ille-et-Vilaine, qui préside la délégation aux collectivités territoriales de la Haute assemblée, fait partie des personnalités les plus respectées du Palais du Luxembourg. Elle a notamment travaillé sur les questions de subsidiarité et les violences faites aux élus.
Romain David

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Si son visage ne parle pas vraiment au grand public, sa chevelure en brosse et ses lunettes rondes sont bien connues des élus locaux. À 71 ans, la sénatrice UDI d’Ille-et-Vilaine Françoise Gatel a été nommée samedi soir ministre déléguée à la ruralité, au commerce et à l’artisanat, auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, Catherine Vautrin. Elue à la chambre haute en 2014, Françoise Gatel préside la délégation aux collectivités territoriales. Le nom de cette Bretonne avait déjà circulé, à l’occasion des précédents changements de gouvernement, pour intégrer l’exécutif.

« Françoise est une amie. Sur ce ministère, elle est pleinement légitime. Je sais qu’un poste gouvernemental faisait partie de ses perspectives, et elle a su saisir l’opportunité », commente Hervé Marseille, le président du groupe centriste auquel est affilée Françoise Gatel au Sénat. « Bien sûr, la nomination de quelqu’un d’aussi recherché est une perte pour le groupe, mais à présent c’est le gouvernement qui va profiter de son expérience », ajoute l’élu des Hauts-de-Seine. « Je l’aurais plus volontiers vu aux collectivités territoriales, mais il est évident que son travail sur les questions de ruralité en fait la bonne personne au bon endroit », abonde le Modem Jean-Marie Vanlerenberghe, doyen d’âge à la Chambre haute et ancien maire d’Arras.

La « loi Gatel »

Après avoir travaillé à la Chambre de commerce et d’industrie de Rennes, elle devient maire de Châteaugiron en 2001, mandat qu’elle conserve pendant treize ans. Françoise Gatel a également piloté l’antenne d’Ille-et-Vilaine de la très puissante Association des maires de France, et préside l’association des Petites Cités de caractère de France.

Infatigable porte-voix des édiles, en particulier dans les milieux ruraux, elle est aussi une fervente défenseure de la subsidiarité. Son nom est par ailleurs attaché à la loi du 1er août 2019, dite « loi Gatel », un texte technique qui adapte l’organisation des communes nouvelles aux spécificités territoriales.

Elle a participé aux travaux menés ces dernières années par le Sénat sur les violences faites aux élus, notamment après l’incendie volontaire du domicile de Yannick Morez, ancien maire de Saint-Brevin-les-Pins. Elle est d’ailleurs l’une des cosignataires du texte de loi adopté en mars dernier, qui prévoit notamment de renforcer les sanctions encourues pour des violences commises contre des élus.

Une personnalité « attachante, conviviale, disponible aux autres »

Au Sénat, les interventions dans l’hémicycle de ce caractère fort appellent souvent le silence de ses pairs. Nous ne résistons pas, d’ailleurs, à la tentation de vous repartager cette séquence de novembre 2022, dans laquelle Françoise Gatel recadre en plein débat budgétaire l’une de ses prédécesseures tout juste nommée, Dominique Faure, sur la définition même de la ruralité. On imagine que l’intéressée n’est pas près d’oublier ce baptême du feu :

« Il y a une sorte de tension entre son physique assez strict, ses tenues colorées et sa personnalité très chaleureuse », s’amuse son collègue centriste, le sénateur du Nord Olivier Henno, qui décrit une femme « pointue sur ses sujets, mais aussi attachante, conviviale, disponible aux autres et qui n’hésite jamais à se déplacer sur le terrain ». « C’est quelqu’un qui a beaucoup de charme », résume-t-il.

« J’apporterai ma contribution là où on me demande d’aller »

« Je sais, pour être sans cesse au cœur des situations qu’affrontent les élus locaux, qu’il nous faut beaucoup nous appuyer sur eux. Il faut désormais tourner la page à la fois des Jeux olympiques, de l’excitation, et agir. J’apporterai ma contribution là où on me demande d’aller », explique Françoise Gatel dans un entretien accordé à Ouest France juste après sa nomination. Sans détailler ses priorités, elle évoque également « la ruralité, le commerce et l’artisanat » comme trois leviers essentiels selon elle à la vitalité des territoires.

Les discussions budgétaires de l’automne seront à coup sûr un premier saut d’obstacles pour la nouvelle ministre. Dans un contexte budgétaire particulièrement tendu, Bercy a multiplié les alertes ces dernières semaines sur la trajectoire de dépenses des collectivités territoriales, ce qui n’a pas manqué de faire bondir la quasi-totalité des associations d’élus. « Désormais, les ministres vont devoir assumer une politique de redressement des comptes publics », avertit le sénateur Olivier Henno. « Ils sont là pour trancher dans le vif, et il va leur falloir beaucoup de courage. »

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