Frappe en Pologne : « La signification de cet accident est moins grave que ce que l’on a pu penser », veut désamorcer Christian Cambon

Frappe en Pologne : « La signification de cet accident est moins grave que ce que l’on a pu penser », veut désamorcer Christian Cambon

Au micro de Public Sénat, le sénateur Christian Cambon (LR), président de la commission des affaires étrangères, évoque l’hypothèse d’un tir égaré de la défense ukrainienne après une explosion mortelle à la frontière polono-ukrainienne. Pour cet élu, la défense des territoires frontaliers du conflit doit être renforcée.
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Moins de 24 heures après la vive inquiétude soulevée par une frappe sur le territoire polonais, ayant fait deux victimes dans le sud-est du pays, la piste d’un tir égaré de la défense ukrainienne semble se confirmer. Le président polonais a évoqué mercredi « un accident malheureux », alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait d’abord pointé la responsabilité de Moscou, qui a fait subir à l’Ukraine, mardi 16 décembre, l’une de ses plus intenses journées de bombardements depuis le déclenchement du conflit en février. « Rien n’indique qu’il s’agissait d’une attaque intentionnelle contre la Pologne », a indiqué le chef d’Etat polonais. Un appel à la prudence qui fait aussi écho aux déclarations faites un peu plus tôt par Emmanuel Macron, en marge du sommet du G20.

« Il faut renforcer la frontière polono-ukrainienne »

« Je pense que la signification de cet accident est moins grave que ce que l’on a pu penser hier et dans la nuit », a voulu rassurer ce mercredi le sénateur Christian Cambon, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées à la Chambre haute. « Il faut renforcer la frontière polono-ukrainienne : c’est un peu le travail des Occidentaux, comme ils sont réunis à Bali, les dirigeants peuvent en parler. Il faut prendre en considération ce risque. Une méprise peut arriver et entraîner un engrenage. Hier, on était déjà prêts à des représailles », avertit l’élu.

« Si les Russes se mettent à bombarder la Pologne, un tout autre paysage politique s’ouvrirait »

La crainte était celle d’un enclenchement du mécanisme prévu à l’article 5 du Traité de l’Atlantique nord, qui prévoit une réponse militaire commune après l’attaque d’un Etat signataire. Mais pour Christian Cambon, avant d’en arriver là, les Occidentaux doivent aussi veiller à se prémunir contre d’éventuelles bévues. « Il faut que la défense aérienne de la Pologne soit assurée, parce que ce genre d’accident peut arriver et pas fatalement avec une mauvaise intention, parce que si les Russes se mettent à bombarder la Pologne, un tout autre paysage politique s’ouvrirait, et je pense que Moscou ne va pas s’y aventurer. »

Alors que les dirigeants des principales puissances, réunis en Indonésie pour le G20, appellent Moscou à s’engager sur la voie d’un cessez-le-feu, les frappes russes qui se sont abattues sur l’Ukraine mardi laissent peu d’espoir quant à une résolution prochaine du conflit. « Ces bombardements étaient certainement une réponse à la perte de la ville de Kherson », analyse Christian Cambon. « Il y a une dimension de politique intérieure, car Vladimir Poutine doit montrer à chaque fois à la Russie qu’il est le plus fort. On voit également la stratégie qui vise à déstabiliser l’Ukraine en neutralisant ses sources d’énergie », observe-t-il. « C’est une épreuve supplémentaire pour nos amis ukrainiens, mais je pense que ça ne fera pas fléchir leur résistance ».

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