Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Frappes en Syrie: “Justifiées”, mais “ne suffisent pas” selon Hollande
Par Public Sénat
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Les frappes lancées en Syrie par Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, samedi matin, sont "justifiées", mais doivent être suivies d'une "pression diplomatique et politique" sur Moscou et Téhéran, estime François Hollande, dans un entretien au journal La Montagne.
En visite dans son ancien fief électoral à Tulle (Corrèze), pour dédicacer son dernier livre "Les leçons du pouvoir", l'ancien chef de l'Etat déclare qu'il ne peut "pas y avoir de passivité de la communauté internationale".
"Il n'y avait pas de doute, il fallait frapper", a-t-il répété lors d'un point presse à Tulle, en marge de la séance de dédicace. "Il aurait été préférable que le Conseil de sécurité donne un mandat, mais chacun sait que la Russie bloque le Conseil de sécurité. Dès lors, il n'y a avait pas d'autre voie que de procéder comme il a été fait", a ajouté François Hollande.
"L'opération de cette nuit est doublement justifiée (...) parce qu'il y a eu utilisation de l'arme chimique contre des enfants, des innocents, des femmes, en aucune manière des combattants" et parce que "le régime syrien, avec la complicité de son allié russe, a menti : il devait y avoir destruction des armes chimiques, refus de l'utilisation de ce type de procédé. Hélas, on a vu qu'il n'en était rien", explique-t-il dans l'entretien accordé à La Montagne.
Mais "des frappes ne suffisent pas", poursuit l'ancien président, qui plaide pour "un droit de suite, une pression diplomatique et politique pour qu'une issue soit trouvée au conflit syrien".
Il regrette "l'inaction de Barack Obama en 2013", alors que lui-même plaidait pour une intervention. Mais il ajoute ne pas "non plus (se) satisfaire de l'improvisation qui pourrait être celle de Donald Trump".
"Il faut avoir une cohérence dans l'action et un objectif, qui est de faire pression sur la Russie et l'Iran. Cette solution politique, qui ne peut se faire que dans le cadre de Genève, a trop tardé", souligne François Hollande qui préconise la mise en place d'un "gouvernement de transition".
"Comment encore imaginer que l'avenir de la Syrie puisse passer par Bachar El Assad - même s'il peut donner l'impression d'avoir gagné sur le terrain militaire - alors même qu'il massacre sa population avec des armes chimiques ?", s'interroge encore l'ancien président.
Et de souligner devant la presse à Tulle qu'"aujourd'hui, au-delà de ces frappes, la question de son maintien (Bachar El Assad) est de nouveau posée, l'a toujours été, et c'est la négociation qui doit permettre d'en terminer avec ce régime abominable".
Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé tôt samedi des frappes concertées en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad auquel ils imputent l'attaque chimique présumée du 7 avril dans la ville syrienne alors rebelle de Douma.