« Le résultat de ce rapport est particulièrement accablant et effrayant », témoigne sur Public Sénat ce 21 mai la sénatrice LR des Alpes-Maritimes, Dominique Estrosi Sassone, au sujet de cette étude commandée par le gouvernement.
Le mouvement des Frères musulmans, né en 1928 en Egypte, porte le projet d’un islam politique conservateur. Il a été interdit dans plusieurs pays, comme l’Arabie saoudite, l’Égypte et très récemment la Jordanie.
Selon les chiffres issus de ce document, 139 lieux de cultes musulmans sont liés aux Frères Musulmans, et s’ajoutent 68 lieux « considérés comme proches de la fédération ». Ils sont « répartis sur 55 départements ». Un chiffre cependant à relativiser : ils représentent « 7 % des 2 800 lieux de cultes musulmans » mais « 10 % de ceux ouverts sur la période 2010-2020 ».
Une « volonté de faire en sorte que dans notre société on porte atteinte au mode de vie laïc, au mode de vie occidental »
« On voit qu’il y a aujourd’hui entre les Frères musulmans un islamisme politique qui s’infiltre insidieusement, à bas bruit, sur toutes les couches de la société, pour influencer la société, la faire évoluer. Bien sûr, c’est encore une minorité de personnes agissantes mais une minorité qui veut véritablement toucher, que ce soit les clubs sportifs, les mairies, les associations, les entreprises, les réseaux sociaux », énumère la sénatrice, présidente de la commission des affaires économiques.
La parlementaire évoque des « alertes pour le moins inquiétantes » venus du terrain, notamment auprès de clubs sportifs. « Aujourd’hui, cet entrisme islamique se propage à bas bruit, mais avec pour volonté de faire en sorte que dans notre société on porte atteinte au mode de vie laïc, au mode de vie occidental, pour petit à petit promouvoir la loi coranique », poursuit-elle. Et d’ajouter : « Et ça, c’est un danger, et je partage ce qu’a dit le ministre de l’Intérieur. Il y a une menace, une menace de cohésion sociale, de cohésion nationale, il y a une menace de subversion, et il est temps qu’on en tire toutes les conséquences et il est véritablement temps d’agir dans notre pays. »
« Personne n’est dupe. Gabriel Attal veut prendre de court le ministre de l’Intérieur »
Cette proche de Bruno Retailleau ajoute qu’il faut « véritablement nommer notre adversaire, parce qu’en le nommant, en parlant d’entrisme islamique, c’est comme cela qu’on arrivera à le combattre ».
La sénatrice LR a par ailleurs estimé que la récente proposition portée par le député Gabriel Attal et Renaissance, visant à interdire le voile aux mineurs de moins de 15 ans n’était « pas réaliste ». « Cela me semble difficile à mettre en œuvre », a-t-elle réagi, ajoutant que « personne n’est dupe ». « Pourquoi fait-il ces propositions ? Parce que d’une part le rapport vient de sortir, et qu’il est accablant, et d’autre part parce qu’il veut prendre de court le ministre de l’Intérieur ».
La majorité sénatoriale avait pourtant l’interdiction du voile pour les mineures en 2021. Et le gouvernement de Gabriel Attal s’était opposé à cet amendement.