Front populaire : « Ceux qui doivent mener la campagne, c’est Raphaël Glucksmann ou des gens du Parti socialiste », affirme Stéphane Le Foll

Invité de Bonjour chez vous ce mercredi 12 juin, le maire socialiste du Mans rappelle qu’il ne s’oppose pas à un accord de la gauche pour les législatives anticipées. L’ancien ministre de l’Agriculture de François Hollande aimerait néanmoins que le PS mène la campagne après les 13,86 % des voix obtenues par de la liste de Raphaël Glucksmann aux élections européennes.
Stephane Duguet

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Il ne s’y opposera pas. Bien que « la ligne de la gauche, [il] la conteste », Stéphane Le Foll, maire socialiste du Mans se rallie à l’idée d’une union de la gauche pour les législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet. « La menace est réelle ! Le Rassemblement national (RN) peut gagner dans trois semaines », souligne-t-il. Ainsi, il estime que les négociations autour d’un accord entre les Écologistes, la France insoumise, le Parti communiste et le Parti socialiste vont aboutir à une « solution sauve-qui-peut, un pis-aller », néanmoins nécessaire pour « éviter l’arrivée au gouvernement du Rassemblement national ».

S’il ne participe pas aux négociations en cours, l’ancien ministre de l’Agriculture souhaite tout de même que la direction du parti socialiste prenne en compte le résultat de l’élection européenne dans les discussions. « Il y a un respect à avoir pour les électeurs [de Raphaël Glucksmann], pas pour les leaders, par pour les partis, si on veut conjurer la menace [du RN] », rappelle Stéphane Le Foll. La liste de Raphaël Glucksmann est arrivée en tête à gauche avec 13,83 % des voix contre 9,89 % pour celle de Manon Aubry et la France insoumise. Un résultat qui fait dire à l’ancien porte-parole des gouvernements de Manuel Valls et Bernard Cazeneuve que « ceux qui doivent mener la campagne, ce sont ceux qui sont arrivés en tête des élections européennes. Raphaël Glucksmann ou des gens du PS ».

Pour lui, il demeure une question importante, « c’est le rapport entre la France insoumise et le PS ». Malgré les désaccords avec le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon sur un certain nombre de sujets comme le conflit entre Israël et le Hamas qu’il qualifie de « ligne rouge », le maire du Mans affirme que « la question, c’est qu’est-ce que l’on fait pour éviter le RN qui est aussi historiquement une ligne rouge ? ».

« Le macronisme, c’est fini »

Sur le partage des circonscriptions entre les partis, Stéphane Le Foll s’étonne que l’accord ne porte pas spécifiquement sur celles où le RN peut gagner. « Quand il y avait la gauche plurielle, ce n’était pas sur 100 % des circonscriptions que l’on passait un accord, insiste le maire du Mans. Qu’est-ce que c’est que cette idée qui est portée par la France insoumise de dire que cela concerne toutes les circonscriptions ? »

Celui qui fait partie des proches de François Hollande, balaie tout de même la main tendue par plusieurs responsables macronistes pour gouverner avec le bloc central. « Le macronisme, c’est fini », martèle Stéphane Le Foll. Avant la conférence de presse du chef de l’Etat, ce dernier assure que « personne ne veut qu’Emmanuel Macron soit celui qui continue de décider ». Il voit les 14,60 % de la liste de Valérie Hayer comme une « sanction » pour le président et regrette sa décision de dissoudre « dans ces conditions » en prenant « tout le monde de court ».

 

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