Gabriel Attal : « Je suis lucide sur les difficultés de beaucoup de Français »

Pour ses premières questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal a listé les grands défis qui l’attendent et déclare ne pas être « aveugle ou sourd aux difficultés que traversent les Français ».
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Je ne vais pas faire ici ma déclaration de politique générale, mais vous voyez que j’avais des choses à vous dire ». Gabriel Attal a en effet fait une longue réponse au président du groupe socialiste, Patrick Kanner qui l’interpellait sur la conférence de presse du chef de l’Etat mardi soir. « Les propos du président de la République traduisent sa déconnexion avec le quotidien des Français […] Les Français, eux, n’ont rien oublié, ni l’injuste réforme des retraites, ni la stigmatisation des chômeurs, ni la xénophobie rampante de la loi immigration […] M. le Premier ministre, auriez-vous l’audace d’en tirer toutes les conséquences », l’a interrogé le sénateur du Nord.

« Les budgets e dédiés à l’hôpital public, on en aurait rêvé dans les précédentes majorités »

Gabriel Attal a, lui, indiqué avoir entendu « un président de la République lucide sur les difficultés de notre pays et sur les défis que nous avons à relever. Est-ce que ces difficultés doivent nous empêcher de reconnaître et de mettre en avant un certain nombre de progrès qui sont intervenus ces dernières années dans notre pays ? »

Et au Premier ministre de lister ces « progrès » pendant de longues minutes. « Un taux de chômage aussi bas que nous n’avions pas connu depuis un certain nombre d’années », « un million de jeunes qui chaque année sont en apprentissage », « l’ouverture de la PMA pour toutes les femmes » … « Je pourrai multiplier les exemples. Est-ce que ça me rend aveugle ou sourd aux difficultés que traversent les Français ? La réponse est non. Je suis lucide sur les difficultés, sur les angoisses, les doutes et les colères de beaucoup de Français ».

Sur la santé, Gabriel Attal qui fût conseiller de la ministre socialiste Marisol Touraine a insisté sur la hausse des budgets en œuvre depuis 2017. « Je le dis. Les budgets et les investissements qui ont été dédiés à l’hôpital public, au travers le Ségur de la Santé, mais pas seulement, on en aurait rêvé dans les précédentes majorités ».

« Je ne voudrais pas que ces soldats de l’an II se transforment en cavalier de l’apocalypse »

Au sujet de l’école, Gabriel Attal a rappelé son court bilan au ministère de l’Education nationale. « J’ai pris un certain nombre de décisions assez fermes et assez radicales. Sur la question de la laïcité qui ne doit jamais souffrir de contestation, sur l’exigence et l’excellence à tous les niveaux à l’école », a-t-il cité. Le Premier ministre a également rappelé les montants des deux lois de programmation pour la sécurité intérieure et la justice. Enfin, il a rappelé qu’il était en charge, comme sa prédécesseure de la planification écologique. « J’attends qu’on me montre un pays de l’Union européenne qui s’engage autant que nous, qui a réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 4 % comme nous l’avons fait l’an dernier ? »

Une réponse qui n’a évidemment pas convaincu Patrick Kanner. « Ce n’est pas parce qu’on change le premier violon qu’on change la partition ». Puis le sénateur est revenu sur la phrase d’Emmanuel Macron à ses ministres la semaine dernière, les qualifiants de « soldats de l’an II du quinquennat ». « Je ne voudrais pas que ces soldats de l’an II se transforment en cavalier de l’apocalypse et qui permettront que l’extrême droite puisse s’installer dans notre pays. Et votre politique, malheureusement, est en train d’y concourir »

 

 

 

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

French President  visits the archaeological site of al-Hijr (Hegra)
5min

Politique

Censure du gouvernement Barnier : « Si Emmanuel Macron n’arrive pas à trouver un Premier ministre très rapidement, se posera la question de sa pérennité à l’Elysée »

Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre aussi réduite qu’au lendemain des législatives anticipées pour trouver un nouveau Premier ministre, dans la mesure où les équilibres politiques restent les mêmes à l’Assemblée nationale, observe le sondeur Stéphane Zumsteeg, invité de Public Sénat ce mercredi 4 décembre. Toutefois, l’échéance budgétaire de la fin d’année devrait pousser Emmanuel Macron à agir rapidement.

Le

Paris : Journee du patrimoine a l elysee Paris : Heritage day at the elysee palace
6min

Politique

Crise politique : la Ve République est-elle « fatiguée » ?

Alors que la France vit l’une des plus graves crises politiques de la Ve République, la question d’un changement de nos institutions se pose de plus en plus. Une VIe République serait-elle le remède au malaise démocratique que traverse le pays ? Ou au contraire, la Ve République permet-elle d’assurer la stabilité institutionnelle malgré la tempête politique ?

Le

Paris : Censure motion vote and weekly question session to the government at the National Assembly
10min

Politique

Accord de non-censure : le PS et Renaissance se rapprochent sur la méthode pour construire l’après-Barnier

Lancée par le PS, l’idée d’un accord de non-censure, qui irait du PS au LR, en passant par le bloc central, fait son chemin, pour construire l’après Barnier. Gabriel Attal reprend à son compte la proposition de Boris Vallaud, tout comme l’écologiste Yannick Jadot ou le centriste Hervé Marseille. Une ébauche de nouvelle majorité ? Les LR sont en revanche beaucoup moins allants. « On soutient Michel Barnier. On n’est pas obligés de soutenir le prochain gouvernement », prévient Max Brisson, porte-parole du groupe LR du Sénat.

Le