« Ce qui je vous reproche, c’est votre immobilisme. Jean-René, 50 ans, est décédé dans les Côtes-d’Armor après avoir respiré le sulfure d’hydrogène émis par les algues vertes lors d’un jogging. Théo, 16 ans, a subi 54 interventions chirurgicales pour reconstruire ses systèmes digestifs et respiratoires. Une bataille de chaque instant pour respirer, parler. Le glyphosate en est le responsable avéré ! » Ce mercredi 7 février, Guillaume Gontard, le patron du groupe écologiste au Sénat a vivement reproché au gouvernement d’avoir sacrifié sur l’autel de la paix sociale la lutte contre les pesticides.
« Vous avez décidé de hurler avec les loups en évoquant une écologie de la brutalité », s’est agacé l’élu lors de la séance de questions au gouvernement, en réaction aux annonces faites par Gabriel Attal la semaine dernière pour calmer la grogne des agriculteurs. Parmi lesquelles, notamment, la mise « en pause » du plan Ecophyto destiné à réduire le recours aux pesticides et aux engrais. Pour illustrer son propos, Guillaume Gontard s’est notamment lancé dans une longue énumération (vidéo ci-dessus), des victimes de pesticides, décrivant les infections développées par celles-ci.
« La planète est trop importante pour qu’elle soit l’otage de positionnements politiciens »
« Pourquoi il vous est impossible de mettre en avant les progrès que nous obtenons s’agissant de la défense de la planète et de l’environnement ? Avant 2017, les émissions de CO2 diminuaient à un rythme moyen de 1%, pendant le premier quinquennat c’était 2%, et sur l’année dernière 5% », lui a répondu le Premier ministre. « Ce succès n’est pas celui du seul gouvernement et de la majorité, c’est celui des industriels, qui ont changé leurs modes de production, celui de nos agriculteurs qui ont fait des efforts de conversion, de toute une société qui se mobilise pour la planète. »
« L’écologie ne peut pas être un facteur d’opposition entre les ruraux et les urbains, entre la gauche et la droite », a encore estimé Gabriel Attal. « La planète est trop importante pour qu’elle soit l’otage de positionnements politiciens comme vous venez de le faire. Je reconnais le travail qui a été fait par le passé, y compris par des majorités de droite. »
« Je n’accepterais jamais les discours qui visent en permanence à culpabiliser, à punir, à sanctionner, à brutaliser. L’écologie à laquelle je crois, c’est une écologie qui investit, qui soutient, qui accompagne car je crois que l’on va plus loin en soutenant cette ligne-là, plutôt qu’en dressant les uns contre les autres », a encore défendu le locataire de Matignon.