Politique
Invité de la matinale de Public Sénat, le porte-parole du PS et président du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel appelle à la démission du Premier ministre s’il a une forme d’omerta autour de Notre-Dame de Bétharram.
Le
Par Public Sénat
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Guillaume Durand reçoit cette semaine dans l’émission « Au bonheur des livres », sur Public Sénat, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius. L’ancien premier ministre socialiste y réagit à la nomination de Gabriel Attal à Matignon. Celui qui était devenu, à 37 ans, le plus jeune premier ministre de la Ve République, quand François Mitterrand le nomme à ce poste, en 1984, vient de se faire détrôner dans ce classement. Gabriel Attal est en effet devenu le plus jeune premier ministre jamais nommé, à seulement 34 ans.
« C’est assez amusant, car on m’a très gentiment mis sur mon bureau deux titres du journal Libération. L’un que j’ai vu récemment, où Libération titre, je crois, « Monsieur Macron se nomme à Matignon » (le titre exact est « Macron premier ministre », ndlr). Et ils ont fait exactement le même titre quand moi, j’ai été nommé, en disant « Mitterrand se nomme à Matignon » », commence Laurent Fabius.
« Le seul commentaire que je puis faire », continue le président du Conseil constitutionnel, « il paraît que jusqu’à la nomination de Monsieur Attal, j’étais recordman de la jeunesse. Et comme j’aime beaucoup le sport, je dirais – et cette phrase sera certainement méditée – les records sont faits pour être battus ». Il glisse cependant également que son directeur de cabinet « était Louis Schweitzer, que j’avais (déjà) comme directeur de cabinet ». Autrement dit, François Mitterrand ne lui avait pas imposé son directeur de cabinet, comme l’Elysée l’a fait aujourd’hui à Gabriel Attal, en la personne d’Emmanuel Moulin.
Laurent Fabius revient au passage sur la genèse de la célèbre formule « lui c’est lui, et moi c’est moi ». « Je suis nommé, j’étais très jeune. J’avais été avant le directeur de cabinet de François Mitterrand. Les sondages crèvent le plafond. Et je fais une émission qui s’appelait « L’heure de vérité », avec François-Henri de Virieu. Avant d’aller à l’émission, j’ai un rendez-vous avec François Mitterrand. On discute, on était très proche, très amis. C’était au mois de septembre 1984, quelques mois après avoir été nommé. Je lui dis qu’il y a quand même un problème, c’est que les gens considèrent que je suis encore votre directeur de cabinet. Qu’est-ce qu’on pourrait faire ? », raconte l’ancien premier ministre socialiste.
« Je lui dis que je vais à l’émission « L’heure de vérité » et que, peut-être, on pourrait trouver une formule. Je vous suis très loyal, mais j’ai ma propre personnalité. Il était dans son bureau, il avait son stylo, il écrivait. Est-ce que c’est lui qui a écrit ? Ou moi qui ai écrit ? On a conçu ensemble la formule « lui c’est lui, et moi c’est moi ». Arrive l’émission, et ça fait partie des formules improvisées, qui ont été soigneusement préparées. Je crois que ça, ça n’a pas changé… » sourit Laurent Fabius.
La formule passe alors inaperçue. Elle ne ressort que quelques mois plus tard, lors de « l’affaire Jaruzelski, président polonais, qui était venu en France dans des conditions difficiles ». Laurent Fabius se souvient qu’il n’était pas « sur la même longueur d’onde par rapport à François Mitterrand. Ça a créé une petite tension ». Et « lui c’est lui, moi c’est moi » pris alors une autre perception.
Retrouvez la première diffusion de l’émission ce vendredi 12 janvier, à 23 heures, sur Public Sénat.
Pour aller plus loin
100% Sénat