Gabriel Attal Premier ministre : sa nomination reste « un joli coup de communication », estime Geoffroy Didier

Invité de la matinale de Public Sénat ce 10 janvier, Geoffroy Didier voit dans Gabriel Attal, nommé Premier ministre la veille, « un homme issu de la gauche mais qui utilise des mots de droite ». Pour autant, l’eurodéputé Les Républicains n’attend de cette nomination aucun changement de trajectoire politique.
Rose Amélie Becel

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« L’énergie de la jeunesse n’a jamais produit un point de croissance et le talent oratoire n’a jamais fait réduire un taux de délinquance ». Face à la nomination de Gabriel Attal Premier ministre le 9 janvier, le secrétaire général délégué des Républicains Geoffroy Didier préfère rester prudent.

Pas de rapprochement en vue avec la droite

Invité de la matinale de Public Sénat ce mercredi 10 janvier, l’eurodéputé considère l’arrivée de l’ancien ministre de l’Education nationale à Matignon comme « un joli coup de communication ». Pour Geoffroy Didier, le nouveau gouvernement – dont l’annonce de la composition pourrait être faite en fin de semaine – ne signera pas de rapprochement suffisant avec la droite.

Satisfait du rapide passage de Gabriel Attal au ministère de l’Education nationale, « un homme issu de la gauche, mais qui utilise des mots de droite », Geoffroy Didier reconnaît que « la cause de l’école lui est sincère ». Pour autant, malgré cette nomination, « les problèmes structurels sont les mêmes, le courage à réformer d’Emmanuel Macron n’est toujours pas là et la majorité dont il devrait disposer pour pouvoir réformer est bloquée ».

Lors de son discours d’investiture, le jeune Premier ministre a promis de convoquer les « forces vives » de la nation pour une entrevue d’ici la fin de la semaine. Si Les Républicains y sont conviés, Geoffroy Didier assure qu’ils mettront de nouveau la question migratoire au centre des discussions, en demandant des engagements de Matignon au sujet d’une réforme constitutionnelle. En décembre dernier, les parlementaires LR ont déjà tenté d’imposer leur proposition de loi sur le sujet dans les débats, sans succès.

« Ce ne sont ni Jordan Bardella, ni Gabriel Attal, qui vont pouvoir réformer l’Europe »

À cinq mois du scrutin, la nomination d’un nouveau Premier ministre lance également le parti présidentiel dans la course aux européennes, où il se pose en adversaire du Rassemblement national de Jordan Bardella. Une dichotomie qui ne satisfait pas Geoffroy Didier : « Ce n’est ni Jordan Bardella, ni Gabriel Attal, qui vont pouvoir réformer l’Europe ». L’eurodéputé LR dénonce de son côté un projet européen macroniste « fédéraliste », qui entraînerait « une dilution des souverainetés nationales », et un Rassemblement national « qui vient chercher sa paye à Bruxelles pour être le fossoyeur de l’Europe ».

Si l’hypothèse d’une désignation de François-Xavier Bellamy comme tête de liste des LR s’impose de plus en plus, le parti tarde à désigner officiellement son chef de file pour les européennes. Mais pour Geoffroy Didier, la droite n’est pas en retard et la candidature de François-Xavier Bellamy reste parfaitement crédible pour rivaliser avec les figures de l’extrême-droite et de la majorité : « Ce serait malsain que la seule alternative au pouvoir en place soit l’extrémisme ».

Selon notre baromètre Odoxa, publié en décembre dernier, le RN fait pourtant largement la course en tête avec 31 % des intentions de vote aux européennes, contre 21 % pour la majorité et seulement 9 % pour Les Républicains.

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