Répondre aux "galères" de transport de nombreux Français, en préservant l'environnement : l'Assemblée nationale s'attaque lundi au vaste projet...
Galère des transports, taxe aérienne, 80 km/h: l’Assemblée s’empare de la loi « mobilités »
Répondre aux "galères" de transport de nombreux Français, en préservant l'environnement : l'Assemblée nationale s'attaque lundi au vaste projet...
Par Ludovic LUPPINO
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Publié le
Répondre aux "galères" de transport de nombreux Français, en préservant l'environnement : l'Assemblée nationale s'attaque lundi au vaste projet de loi d'orientation des mobilités (LOM), qui promet des batailles sur l'assouplissement des 80 km/h ou la taxation du transport aérien.
Déjà passé au Sénat en première lecture, ce texte touffu, au menu durant deux semaines, est passé d'une cinquantaine d'articles à plus de cent quarante et a généré le dépôt de près de 3.500 amendements, un record sous cette législature.
Il vise à "s'occuper d'abord des transports du quotidien, en apportant des réponses à tous et partout", selon la ministre des Transports Elisabeth Borne.
Car les manifestations des "gilets jaunes" ont confirmé "le sentiment d'injustice" de certains Français de vivre "dans un pays qui avance à deux vitesses": la France des TGV et celle des autres réseaux dont l'état se dégrade, avec des trajets domicile-travail devenus "une vraie galère".
Edouard Philippe s'est dit prêt jeudi à laisser aux présidents de conseil départementaux la capacité de déroger aux 80 km/h sur les routes secondaires
AFP/Archives
La limitation à 80 km/h sur les routes secondaires depuis juillet 2018, un des détonateurs de la crise des "gilets jaunes", s'est invitée dans les débats. Les présidents de conseils départementaux auront le pouvoir de relever la vitesse maximale sur certains tronçons, ont voté les députés en commission, après un feu vert du Premier ministre Edouard Philippe, en première ligne dans ce dossier.
Des élus LR considèrent ce "revirement" comme "un trompe-l'œil" et déplorent l'exclusion du dispositif des routes nationales, gérées par l'Etat. Ils réclament de revenir à la rédaction du Sénat qui autorisait aussi les préfets à relever la vitesse.
Autre sujet phare: la création d'un forfait "mobilités durables", qui permettra aux employeurs de rembourser à leurs salariés un montant maximum de 400 euros par an pour encourager les déplacements domicile-travail à vélo ou en covoiturage.
Des élus des oppositions et de la majorité, Barbara Pompili (LREM) en tête, veulent rendre ce forfait obligatoire. Mme Borne n'y est pas hostile mais souhaite laisser sa chance à la négociation dans les entreprises, plutôt réticentes à l'égard de ce dispositif onéreux.
Le texte prévoit d'autres mesures pour encourager l'usage du vélo (lutte contre le vol, stationnements sécurisés dans les gares) et des voitures électriques. Trottinettes, vélos et autres gyropodes en libre-service seront davantage régulés.
- "Sursaut" pour le climat -
Les ONG environnementales jugent globalement le projet de loi "insuffisant" dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre des transports. Elles ont appelé les parlementaires au "sursaut" et réclament une "contribution climat" sur les billets d'avion, qui serait "complémentaire" d'une éventuelle suppression de la niche fiscale dont profite le kérosène.
Alors qu'Emmanuel Macron veut "avancer" sur cette question à l'échelle européenne, des élus de sensibilité écolo plaident pour envoyer un signal au niveau national.
Aéroport de Roisy en février 2019
AFP/Archives
En commission, les députés ont accepté de créer une contribution, d'environ 30 millions d'euros annuels, prélevée sur les surplus de recettes de la taxe de solidarité sur les billets d'avion, dite "taxe Chirac", pour financer les autres modes de transport.
Il faut absolument aller plus loin", estime l'ancien "marcheur" Matthieu Orphelin, qui suggère de créer "une contribution écologique au décollage" sur le modèle suédois, idée partagée avec l'ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho (non inscrite).
Cette dernière porte, avec des Insoumis dont François Ruffin, une autre proposition plus radicale: interdire les vols intérieurs pour lesquels le même trajet est réalisable en train en 5h00.
Le projet de loi a généré des tensions dans certains secteurs. Le 20 mai, des taxis, inquiets de voir leurs prérogatives exclusives réduites, ainsi que des auto-écoles, remontées contre la réforme à venir du permis - dont certaines dispositions figurent dans le texte - et encore des ambulanciers se sont mobilisés sur les routes.
Des syndicats de transports en commun ont dénoncé des "manquements en matière de protection sociale de salariés" sur le cadre social de l'ouverture à la concurrence des lignes de bus et cars d'Ile-de-France.
Egalement au programme, la régulation des plateformes numériques de livraison, de type Uber ou Deliveroo, doit permettre de renforcer les droits sociaux des travailleurs de ces plateformes.
Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi plusieurs articles clés de la proposition de loi de Gabriel Attal pour durcir la justice des mineurs, adoptée mi-mai par le Parlement, dont celui visant à ne plus appliquer l’atténuation des peines pour les mineurs.
Au regard des divisions au plan national, c’est un tour de force. A Agen, toutes les composantes de la gauche ont pourtant réussi à faire l’union en vue des municipales, du PS aux Ecologistes, en passant par le PCF, Place Publique et même LFI. Les enjeux locaux ont facilité le rassemblement. L’accord du NFP a aussi laissé des traces…
Saisi par des députés et des sénateurs de gauche, le Conseil constitutionnel va rendre sa décision sur la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui vise à durcir la justice des mineurs. Le texte qui durcit considérablement le droit existant, avait conduit à une levée de boucliers de la gauche dans les deux hémicycles.
Les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi du Sénat visant à lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur ont été adoptées, à l’unanimité, ce jeudi au Sénat. Le texte prévoit notamment l’obligation de formation des étudiants à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme tout au long de leur parcours d’enseignement.