Emmanuel Macron a annoncé lundi, après le rapport des experts de l'ONU, une série d'actions en faveur de la biodiversité, dont une lutte accrue contre le gaspillage et l'extension des espaces protégés, appelant aussi à "un changement profond" des modes de production.
"C'est la première fois qu'au meilleur niveau scientifique sont établis des faits cruels pour nous tous et qui appellent à l'action. Ce qui est en jeu est la possibilité même d'avoir une Terre habitable", a déclaré le chef de l'Etat, juste après avoir reçu les experts de l'ONU (IPBES).
Leur rapport constate qu'un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction, à moins de changements majeurs de société.
"La biodiversité est un sujet aussi important que le changement climatique et nous ne pouvons gagner cette bataille qu'en oeuvrant sur tous les leviers", a dit le président, citant plusieurs orientations principales et une annonce concrète : l'extension des espaces naturels protégés en France.
Premier objectif, la lutte contre le gaspillage alimentaire, au niveau notamment "des écoles, des restaurateurs et des distributeurs", a-t-il demandé.
"C'est une déclaration très importante et très grave", a réagi auprès de l'AFP l'avocat Arash Derambarsh, l'un des initiateurs d'une loi de 2016 contre le gaspillage alimentaire, qui interdit aux grandes surfaces de plus de 400 m2 de jeter de la nourriture. "Je me réjouis qu'il nous rejoigne sur ce combat. J'espère que cela n'est pas un coup de buzz", a ajouté le conseiller municipal LR de Courbevoie, qui demande d'étendre cette loi à toute l'UE.
Emmanuel Macron souhaite aussi "un changement dans nos modèles de production", ce qui n'est "jamais facile car nous vivons sur un modèle de production qui n'était pas conforme à cette prise de conscience". Il a cité l'exemple du glyphosate, dont la France veut sortir d'ici 3 ans.
Principaux chiffres du rapport du groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité
AFP
Il a aussi réaffirmé l'objectif de réduire les phytosanitaires de 50% en France d'ici 2025 - but qui figure dans les plans "Ecophyto" engagés depuis 2007.
Il a par ailleurs annoncé vouloir porter la part des aires marines et terrestres protégées à 30% du territoire d'ici 2022 (contre 20% actuellement ndlr) dont un tiers "protégées en pleine naturalité".
Il veut également "accroître la lutte" contre la réduction des terres agricoles au profit de la construction.
"J'ai demandé un bilan pour se fixer des objectifs en matière de lutte contre l'artificialisation et une réhabilitation des 20 à 25% de sols agricoles dégradés par l'utilisation passée de phytosanitaires", a-t-il précisé.
Plus globalement il a annoncé une "revue des aides fiscales et budgétaires" pour les mettre en conformité avec ces objectifs. Son objectif est de "compléter" le plan pour la biodiversité présenté par Nicolas Hulot à l'été 2018, qui fera l'objet d'une évaluation à l'été.
La future loi sur l'économie circulaire, présentée dans les prochaines semaines, vise 100% de plastiques recyclés d'ici 2015, a-t-il rappelé.
Au plan international, il veut faire du G7 de Biarritz en août une "étape importante de la bataille mondiale pour la biodiversité" et au niveau européen, intensifier la lutte contre le plastique et "intégrer la biodiversité aux critères de la prochaine Politique agricole commune".
Il a enfin assuré qu'il ferait "tout" pour que la Convention de l'ONU sur la diversité biologique en Chine en 2020 soit "l'équivalent de la COP de Paris" ayant abouti à l'accord climat de 2015.
Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.
Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».
Jeudi, le groupe écologiste du Sénat défendra deux propositions de loi dans le cadre de sa niche parlementaire. Le premier vise à garantir une continuité de revenus pour les artistes auteurs et le deuxième a pour but de garantir plus de transparence pour les riverains des parcelles agricoles exposées aux pesticides.
Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.