Le président du Medef Pierre Gattaz a affirmé mardi que le programme de Benoît Hamon, en position favorable pour le second tour de la primaire organisée par le PS, était "absurde", "idéologue" et "irréaliste".
"Je le range dans la catégorie des programmes absurdes et idéologues (...) Je suis très angoissé sur (son) plan irréaliste" a affirmé M. Gattaz dans l'émission "L'épreuve de vérité" (Public Sénat / AFP / Radio Classique / Les Echos).
"Le constat qu'il fait c'est qu'il n'y a plus de croissance et plus d'emploi. C'est faux. la croissance il faut aller la chercher. Il veut tout taxer (jusqu'aux) robots... Il veut enlever les 40 milliards du pacte de responsabilité, je ne sais pas comment il va faire" s'est inquiété M. Gattaz.
Pour lui, le programme de celui qui est arrivé en tête de la primaire du PS dimanche, c'est "une économie totalement administrée", et "idéalement pour M. Hamon, sans entreprises, ça serait mieux", car il souhaite "dépenser plus et taxer encore plus".
M. Gattaz a notamment rejeté le revenu universel de M. Hamon car "tout salaire mérite travail", mais pas exclu le revenu décent proposé par le rival de M. Hamon, Manuel Valls, si c'est "bordé et temporaire" pour "se former, retrouver un travail".
M. Gattaz s'est par ailleurs inquiété que ce qu'il appelle "le syndrome de la loi El Khomri de janvier 2016" touche François Fillon, en référence à la contestation massive contre ce projet de loi.
Evoquant le souhait de M. Fillon de supprimer 500.000 fonctionnaires, M. Gattaz l'a une nouvelle fois appelé à éviter toute "brutalité" et à faire attention à sa "méthode", saluant dans le même temps son programme, "le plus détaillé et le plus pragmatique" parmi les candidats à la présidentielle.
"J'attends beaucoup d'Emmanuel Macron (...). Je ne vois pas grand chose de sa part; je vois quelques phrases, quelques bribes de propositions, mais je ne vois pas de programme complet et la cohérence", a encore dit le patron des patrons.
Le Medef recevra "la dizaine, la douzaine de candidats majeurs" à la présidentielle, "à partir du 12 mars, 15 mars, jusqu'au 15 avril."
"L'idée, c'est de questionner" notamment Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen, qu'il compte recevoir, mais aussi de "démonter" leur programme économique, a-t-il lâché.