Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.
Gaudin à son tour entendu dans l’enquête sur le temps de travail des employés municipaux de Marseille
Par Olivier LUCAZEAU
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Ouverte il y a 18 mois, dans le sillage du scandale du Samu social marseillais, l'enquête sur le temps de travail des employés municipaux est remontée mardi jusqu'au maire LR de Marseille Jean-Claude Gaudin, entendu pendant 7 heures par les enquêteurs.
L'élu a été entendu par les gendarmes dans le cadre de l'enquête menée par le parquet national financier (PNF), a appris l'AFP après de la mairie, qui s'est bornée à confirmer l'information de La Provence.
Son audition a duré environ 7 heures dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, dans le cadre de l'enquête ouverte en janvier 2017 par le parquet de Marseille pour "faux, usage de faux, recel et détournement de fonds publics". Ces investigations, qui portaient initialement sur le temps de travail des employés du Samu social de la ville, où un système de faux pointage aurait été mis en place, avait été transmise au PNF à l'automne 2017.
Les investigations auraient depuis été élargies au fonctionnement d'autres services municipaux, selon Mediapart et Marsactu, un site d'investigation local. Mais cela n'a jamais été officiellement confirmé par le PNF, qui s'est encore refusé à tout commentaire mardi, comme depuis le début de cette enquête.
Après de multiples perquisitions dans les locaux de la ville, ainsi que les auditions de dizaines de personnes, dont plusieurs chefs de service vendredi, l'enquête est remontée jusqu'à M. Gaudin, qui s'est toujours déclaré totalement étranger à ce dossier.
Si les employés du Samu social marseillais ont toujours nié l'existence d'un système frauduleux, assurant que les pratiques au sein du service étaient "de notoriété publique", avaient été instaurées "avec la hiérarchie" et étaient "pertinemment" connues par la mairie, la ville, qui s'est d'ailleurs portée partie civile, a toujours écarté cette thèse.
- "Des accommodements" -
Lors de ses voeux à la presse le 22 janvier, M. Gaudin s'était déclaré "stupéfait" par cette affaire, tout en concédant que parmi les employés municipaux, "au fur et à mesure, il y (avait) eu un peu des accommodements".
Concrètement, cette enquête autour du temps de travail des employés municipaux marseillais faisait suite à des révélations du Canard enchaîné et de Marsactu sur le Samu social marseillais, dans le cadre duquel près de 5 millions d'euros d'argent public auraient été détournés depuis 2010, dans le cadre de "petits arrangements entre amis".
Ces accusations avaient fait tâche du côté de la mairie, où le temps de travail des employés municipaux était déjà dans le collimateur des magistrats de la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Dans un premier rapport rendu public en octobre 2013, la CRC avait ainsi souligné que le temps de travail officiel des 12.000 agents titulaires de la cité phocéenne n'était que de 1.567 heures par an, beaucoup moins que la durée légale de 1.607 heures pour la fonction publique. Soit un coût de 10 millions d'euros par an pour le budget municipal, 280 équivalents temps plein, avait chiffré le magistrat rapporteur.
C'est notamment suite à cette enquête du PNF et aux deux rapports de la chambre régionale des comptes de 2006 et 2013, que, le 9 avril, la mairie de Marseille a officiellement augmenté de 40 heures le temps de travail annuel de ses employés, pour le porter à 1.607 heures.
"Je rappelle qu'il faut aussi travailler, quand on a la chance d'être parmi les employés municipaux", avait encore lâché M. Gaudin lors de ses voeux en janvier, annonçant un tour de vis.