Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
GE/Alstom: Pour Laurent (PCF) « Emmanuel Macron ment aux Français »
Par Public Sénat
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Le numéro un du PCF, Pierre Laurent, a affirmé dimanche qu'Emmanuel Macron "ment aux Français" sur le dossier General Electric/Alstom, où un vaste plan social menace le site de turbines hydroélectriques de Grenoble, dénonçant un "scandale d'Etat".
Le dirigeant communiste, qui a annoncé qu'il participerait à une manifestation avec des salariés de GE Hydro/Alstom, a demandé dans "Dimanche en politique" sur France 3 au président de la République "qui va s'exprimer ce soir" de "révéler les conditions réelles de l'accord avec General Electric".
"Emmanuel Macron ment aux Français sur le dossier Alstom-GE", a accusé le sénateur de Paris, l'enjoignant à "dire la vérité".
Le plan social menace 345 des 800 postes du site de production et conception de turbines hydroélectriques de pointe de Grenoble, passé sous le management du conglomérat américain GE. Ce mariage avec la branche Energies d'Alstom avait été scellé fin 2014 par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie de François Hollande.
Les salariés craignent d'être les sacrifiés de l'accord entre Alstom et Siemens, qui prévoit qu'Alstom vende toutes ses parts encore détenues dans les co-entreprises créées avec General Electric au moment de leur mariage.
"On devait avoir 1.000 emplois créés, on en a 1.000 supprimés", s'est indigné M. Laurent. Les salariés de GE Hydro/Alstom de Grenoble ont demandé vendredi soir "solennellement" au ministère de l’Économie de rendre publics les documents prouvant la sauvegarde de l'emploi.
"Quand l'autre jour au Sénat, j'ai posé la question au gouvernement de savoir pourquoi ils ne voulaient pas monter au capital d'Alstom en rachetant les actions de Bouygues, le gouvernement a dit que c'était une condition exigée par Siemens. Donc, il y a des clauses cachées de l'accord Alstom-Siemens après ce qui s'est passé avec General Electric", a-t-il encore dénoncé.
Bercy n'a pas utilisé son option d'achat des actions de Bouygues dans Alstom, valable jusqu'à mardi prochain.
Les communistes ont "demandé une commission d'enquête parlementaire sur ce scandale d'Etat et nous n'allons pas lâcher cette affaire", a conclu M. Laurent.
"Le gouvernement suit la situation de très près", a assuré mercredi à l'Assemblée le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, répondant à une question de la députée socialiste de l'Isère Marie-Noëlle Battistel. GE Hydro/Alstom est "un sujet de préoccupation (...) non pas locale, mais nationale pour notre économie", selon lui.