Paris: Conference presse parti socialiste sur le narcotrafic
Conference de presse du parti Socialiste jeudi 7 novembre 2024 au Senat sur la lutte contre le narcotrafic, avec Olivier Faure, Premier secretaire du PS et Jerome Durain, senateur de la Saone et Loire, et president de la commission d enquete senatoriale sur le narcotrafic, a la veille du deplacement de Messieurs Migaud et Retailleau a Marseille pour presenter leur plan de lutte contre le narcotrafic. Paris, FRANCE - 07/11/2024 Socialist Party press conference on Thursday 7 November 2024 in the Senate on the fight against drug trafficking, with Olivier Faure, First Secretary of the Socialist Party and Jerome Durain, Senator for Saone et Loire and Chairman of the Senate Committee of Inquiry into Drug Trafficking, on the eve of the visit of D. Migaud and B. Retailleau to Marseille to present their plan to combat drug trafficking. Paris, FRANCE - 07/11/2024//04HARSIN_CONFPRESSEPSNARCOTRAFIC024/Credit:ISA HARSIN/SIPA/2411071344

Gel de la réforme des retraites : la proposition d’Olivier Faure rejetée par les partis du Nouveau Front Populaire

Alors qu’Emmanuel Macron organise un nouveau cycle de consultations avant de nommer un Premier ministre, Olivier Faure ouvre la porte à des négociations avec les macronistes. Néanmoins, pour les autres composantes du Nouveau Front Populaire la non remise en question de la réforme des retraites n’est pas envisageable.
Henri Clavier

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Le Nouveau Front Populaire (NFP) est-il au bord de la rupture ? En se disant prêt à discuter avec LR et le bloc central et faire des « concessions réciproques » en vue de la formation d’un gouvernement qui aurait un « contrat à durée déterminé », le premier secrétaire du PS, Olivier Faure a jeté un froid au sein de la coalition de gauche. Le dirigeant du Parti socialiste a également évoqué ce matin, avant de rencontrer le chef de l’Etat, la possibilité d’un « gel » de la réforme des retraites. L’objectif ? Débloquer une situation insoluble depuis la chute du gouvernement de Michel Barnier afin de doter la France d’un budget et éventuellement participer au « gouvernement d’intérêt général » que propose Emmanuel Macron

Jusque-là, les socialistes, les écologistes, les communistes et la France insoumise demandaient une abrogation de la réforme des retraites adoptée au printemps 2023 par le gouvernement d’Élisabeth Borne et qui repousse l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. 

« Dire que l’on va mettre l’abrogation de la réforme des retraites de côté serait une grosse erreur » 

Alors que l’opposition à la réforme des retraites a été le ciment de l’union de la gauche, les partenaires du parti socialiste mettent en garde contre une éventuelle évolution sur ce sujet. « Dire que l’on va mettre l’abrogation de la réforme des retraites de côté serait une grosse erreur, il y a une majorité sur cette question », affirme Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat. « L’abrogation de la réforme des retraites est une mesure forte partagée par beaucoup, jusqu’à ce matin cela faisait partie d’un socle commun à gauche sur lequel Olivier Faure s’est exprimé fin novembre », abonde la présidente du groupe communiste au Sénat, Cécile Cukierman. Néanmoins, le sens de la proposition d’Olivier Faure reste flou et ce dernier se défend de vouloir rompre l’alliance entre les différents partis de gauche. Le premier secrétaire a rappelé que les socialistes ne participeraient pas à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de droite et qu’Emmanuel Macron n’avait posé « aucun préalable sur aucun sujet ». Olivier Faure a également demandé au président de la République de consulter les autres composantes du NFP. 

Les socialistes ouverts à un « gel » et une réflexion sur le mode de financement du système de retraites 

Le changement de vocabulaire jette tout de même le doute sur la proposition des socialistes. Le « gel » vise-t-il la suspension de la réforme des retraites le temps de trouver un compromis sur ce point avec les autres forces politiques ou une suspension de la demande d’abrogation de la réforme ? « Ce qu’Olivier Faure a voulu dire c’est qu’avant de parler d’abrogation, il faudrait geler, donc arrêter, les effets de la dernière réforme voter en 2023 le temps de parler de la réforme nécessaire de notre système de retraite », explique Monique Lubin, sénatrice et cheffe de file des socialistes durant les débats au printemps 2023. Cette dernière plaide pour une suspension de la réforme afin de se donner le temps d’organiser des consultations avec les partenaires sociaux pour « retravailler sur le financement de notre système de retraites ». Cependant, la sénatrice socialiste l’assure, pas question d’accepter un âge de départ légal supérieur à 62 ans. 

Pour la sénatrice écologiste du Rhône, Raymonde Poncet Monge, il y a « effectivement une difficulté de financement » mais l’idée d’un gel ne doit pas être utilisée pour faire un compromis sur l’âge légal de départ. « Sur l’âge légal, il n’y a pas de question de compromis possible. Le message que l’on ne peut pas envoyer c’est celui d’un compromis autour d’un âge légal de départ à 63 ans », évoque la sénatrice écologiste. Une position partagée par Cécile Cukierman qui assure qu’il n’est pas question de « négocier le gel de la réforme des retraites contre la taxation des superprofits ». 

« Tout gouvernement qui ne prendrait pas en compte la nécessité de ne pas appliquer la réforme des retraites s’exposerait à une censure », assure Ian Brossat 

Sur le fond, l’enjeu reste de savoir si la gauche est prête à infléchir sa position sur la réforme des retraites afin de participer au gouvernement « d’intérêt général » évoqué par Emmanuel Macron. « Nous sommes prêts à un pacte de non-censure sur le budget », répète le sénateur socialiste de l’Oise, Alexandre Ouizille sur X, reprenant la proposition déjà faite par Boris Vallaud. « Tout gouvernement qui ne prendrait pas en compte la nécessité de ne pas appliquer la réforme des retraites s’exposerait à une censure, la non-application de la réforme des retraites est une ligne rouge », explique le sénateur communiste Ian Brossat qui admet néanmoins que sans majorité absolue, le NFP ne peut pas appliquer tout son programme. Alors que les insoumis rejettent tout compromis avec le bloc central et dénoncent une « trahison » du PS, Guillaume Gontard envisage la possibilité d’un « gouvernement transitoire », mais sans LR et à la condition que les macronistes se remettent en question. Pas question donc d’envisager une compromission sur la réforme des retraites. « Attention à ne pas se fragiliser, cette solution fragiliserait surtout le PS », prédit Guillaume Gontard.

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