Georges Tron, un ex-secrétaire d’Etat et baron de la politique locale aux assises
Ex-balladurien, rallié à Nicolas Sarkozy qui le fera entrer au gouvernement, baron de la politique dans l'Essonne, adepte des "coups":...
Par Marie DHUMIERES
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Ex-balladurien, rallié à Nicolas Sarkozy qui le fera entrer au gouvernement, baron de la politique dans l'Essonne, adepte des "coups": personnage controversé, Georges Tron est jugé mardi aux assises de Seine-Saint-Denis pour viols.
M. Tron, 61 ans, conseiller départemental LR et maire de Draveil depuis 1995, est accusé avec son ancienne adjointe de viols et agressions sexuelles sur deux anciennes employées de sa mairie, des accusations qu'ils contestent.
Son procès a été dépaysé à Bobigny, où il se tient jusqu'au 16 novembre, après un faux départ en décembre 2017 à la suite d'une série d'incidents d'audience.
Elu député à 35 ans dans l'Essonne lors de la "vague bleue" de 1993, Georges Tron y sera réélu jusqu'à ce qu'éclate l'affaire. "J'ai gagné toutes mes élections jusqu'à 2011, j'en ai regagné depuis. J'ai fait en sorte, toutes ces années, de continuer avec passion toutes mes missions d'élu, hors de toute pression", disait-il à l'AFP l'an dernier avant son procès.
Né à Neuilly-sur-Seine mais "montagnard" retrouvant sa maison de famille dans les Alpes-du-sud aussi souvent que possible, M. Tron débute sa carrière politique dans l'équipe d'Edouard Balladur, dont il sera collaborateur parlementaire au ministère de l'Economie (1986-88), chef de cabinet (1988-93) puis conseiller officieux à Matignon où il disposera d'un bureau pendant la deuxième cohabitation.
Le nom de celui qui dirigera la campagne de Balladur à la présidentielle de 1995 surgit dans les médias à l'occasion d'un raté de communication.
Lors d'un déplacement, l'hélicoptère du candidat doit se poser pour cause de brouillard et le Premier ministre finit la route en stop, embarqué dans la voiture d'une habitante qui laisse pour l'occasion mari et chiens sur le bord de la route. Cette anecdote se retournera contre Balladur quand sera révélé que la conductrice n'était autre qu'une cousine de M. Tron.
Georges Tron, maire de Draveil, à un meeting pour les élections départementales le 16 mars 2015 à Palaiseau près de Paris
AFP/Archives
Localement, ce juriste qui deviendra avocat au barreau de Paris en 2009, est un habitué des campagnes tendues (aux législatives contre son ennemi juré le socialiste Thierry Mandon) voire exécrables (aux municipales contre le camp de son adversaire FN Philippe Olivier, beau-frère de Marine Le Pen, qu'il estime être derrière le "complot politique" qui l'a mené devant la justice).
"C'est un homme qui prend plaisir à détruire politiquement, à affronter les autres, ses collègues des villes voisines, ses alliés", assure Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et député de l'Essonne.
- "massage chinois" -
Oublié de la politique nationale après la défaite de Balladur, Georges Tron se fait remarquer en 2005 en créant la polémique après les émeutes de banlieue, par l'annonce d'une suspension immédiate des aides sociales municipales aux familles des fauteurs de troubles condamnés par la justice.
Marié, père de trois filles aujourd'hui âgées de 29, 27 et 25 ans, cet homme longiligne, souvent bronzé, mèche grise peignée sur le crâne, suscite nombre d'inimitiés.
L'ancien secrétaire d'Etat Georges Tron arrive à la cour d'assises de Seine-Saint-Denis à Bobigny aux côtés de son avocat Eric Dupond-Moretti le 12 décembre 2017
AFP
Ses adversaires n'ont pas de mots assez durs pour le qualifier. Ils s'accordent néanmoins avec ses partisans pour le reconnaître brillant et ambitieux.
Devenu dans les années 2000 pilier des fidèles de Dominique de Villepin, il soutiendra pourtant Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007 tout en restant un fervent défenseur de l'ancien Premier ministre au moment de l'affaire Clearstream, n'hésitant pas à critiquer le gouvernement.
Sa loyauté ne résistera pas à ses rêves de ministère: en 2010, alors que M. Sarkozy cherche à décimer les troupes villepinistes, Georges Tron accepte le poste de secrétaire d'Etat à la Fonction publique.
Une fonction qu'il n'occupera qu'à peine un an : il est forcé à démissionner quand ses anciennes employées l'accusent de viols et agressions sexuelles, décrivant des massages sous couvert de réflexologie plantaire, dont il est adepte, qui dérapent.
A droite, tout le monde connaissait depuis longtemps "le massage chinois de Georges Tron", témoigne un élu LR. "C'était sa technique de drague, il proposait aux journalistes, aux secrétaires, aux attachées parlementaires", dit-il, assurant cependant que plusieurs femmes lui avaient précisé que "quand on disait non, il s'arrêtait".
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